Entre 2.000 et 4.000 personnes étaient attendues dans la capitale picarde, ainsi que quelques personnalités dont José Bové, Jean-Luc Mélenchon ou Pierre Laurent, pour non seulement apporter leur soutien mais aussi débattre de l'agriculture en France. Une grande scène a été montée dans le square qui fait face au tribunal, et un marché paysan s'est installé dans la rue piétonne qui relie le bâtiment à la cathédrale d'Amiens, rue où se tiendront également des débats tout au long de la journée.
Le procès en appel des militants s'est ouvert à 9h20. « On assume des actions symboliques de démontage à visage découvert. La Confédération paysanne les a revendiquées. On estime que si on veut absolument identifier des fautifs il faut juger la Confédération paysanne, après on reparlera de la liberté syndicale au pays des droits de l'Homme », a déclaré Laurent Pinatel, porte-parole du syndicat, avant d'entrer dans le palais de justice. Les avocats de la défense vont plaider une nouvelle fois la relaxe.
Lors du procès en première instance, le 28 octobre, le tribunal avait prononcé des peines allant d'une amende à des peines de prison avec sursis contre des prévenus poursuivis pour deux actions coup de poing de la Confédération paysanne sur le chantier de la ferme, à Drucat-Le Plessiel, près d'Abbeville (Somme), en septembre 2013 et mai 2014.
Très déçue par la première audience, la défense compte mettre l'actualité à profit : le directeur d'exploitation de la ferme a reconnu la semaine passée abriter près de 800 bovins, contre 500 autorisés pour l'instant (malgré le nom donné à la ferme). « Au mois d'octobre on était face à une usine à vaches qui était légale mais qu'on estimait nous illégitime. Aujourd'hui elle est toujours illégitime mais elle est devenue illégale », a lancé Laurent Pinatel.
La peine la plus sévère avait été prise contre le porte-parole du syndicat, Laurent Pinatel, condamné à cinq mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende. Cinq autres, quatre prévenus poursuivis comme Laurent Pinatel pour des dégradations et un cinquième, poursuivi pour vol, ont également été condamnés à des peines de prison d'au moins deux mois avec sursis. Les trois derniers militants ont été condamnés à une amende de 300 euros pour refus de prélèvement Adn (tout comme quatre des six autres).