Alors que les Etats généraux de l’alimentation ont concrètement démarré cette semaine avec les premières réunions des ateliers, la Confédération paysanne tacle la FNSEA dans un communiqué en dénonçant la cosignature, par le syndicat majoritaire, les industriels et la grande distribution, d’un « diagnostic partagé de la filière alimentaire » que les signataires avaient publié le 20 juillet, jour de lancement des Etats généraux.
« La FNSEA cosigne ouvertement un "diagnostic de la filière alimentaire" avec les industriels (Ania) et la grande distribution (FCD). La Confédération paysanne salue cette honnêteté, qui permet de mieux comprendre pourquoi la situation des paysans est si dramatique dans notre pays. Le syndicat majoritaire, en charge de la défense de l’intérêt des agriculteurs, ne voit manifestement pas de problème majeur dans le fait de collaborer avec des entreprises dont l’activité principale consiste à écraser toujours plus les paysannes et les paysans dans leur course effrénée aux prix bas », explique le syndicat.
« Prenons une bouteille de lait demi-écrémé vendue en grande surface. En 2016, sur les 77 centimes d’euro payés par le consommateur, 16 centimes alimentent la marge brute du distributeur, 33 centimes celle de l‘industriel, ce qui laisse 24 centimes pour acheter la matière première au producteur. Cela ne suffit pas à couvrir les coûts de production, et encore moins à rémunérer l’éleveur, pourtant seul maillon de cette chaîne à réellement produire de la valeur. »
« La FNSEA prouve une fois de plus qu’en restant enfermée dans un système agro-alimentaire qui ne se préoccupe que de production et en aucun cas des producteurs ni des consommateurs, elle est incapable de défendre l’intérêt des paysans. Le revenu des paysannes et des paysans ne sera jamais assuré de manière pérenne par la seule bonté d’âme de ces entreprises, tournées logiquement vers leur profit, que représentent l’Ania et la FCD. »
La Confédération paysanne explique défendre une « loi pour le revenu paysan qui garantisse à toutes les paysannes et les paysans la vente de leur production au-dessus des coûts de revient. »