Les goûts des Français changent. Le low cost est délaissé pour des produits de qualité bon marché et de préférence transformés en France. Et avec leurs produits de marque, les coopératives agricoles ont justement les moyens de s’inscrire dans cette nouvelle tendance. Mais la grande distribution a-t-elle saisi cette évolution ?
Coop de France en doute fortement. Le rapprochement des centrales d’achats de certaines grandes enseignes a même rendu la campagne de négociation encore plus difficile que par le passé avec une guerre des prix exacerbée conduisant inévitablement à des pertes de valeurs ajoutées et d’emplois.
En poursuivant dans cette voie, les grandes enseignes de la distribution feront aussi partie des perdants de cette guerre des prix qu’elles entretiennent. Elles contribuent même à faire baisser le pouvoir d’achat de leurs clients !
La loi Hamon avait revisité les règles de négociations en réimposant par exemple des clauses générales de vente. Mais les événements en ont décidé autrement. En particulier avec les grands groupes industriels.
Toutefois, les coopératives de taille moyenne n’ont pas été épargnées par la rudesse des négociations commerciales qui se clôtureront à la fin du mois avec la grande distribution.
Changement d’époque, changement de stratégie. Coop de France défend la fin des négociations commerciales annuelles pour revenir à un rythme pluriannuel. Et la nature des produits pour lesquels les consommateurs portent un vif intérêt conduira alors inévitablement les négociateurs à axer davantage leur travail sur d’autres critères que le prix. Ce qui serait alors une opportunité pour que les produits alimentaires, issus du savoir faire des coopératives, aient de réelles chances de se démarquer et d’être bien valorisés.
C’est à cette condition qu’il sera possible de mettre fin au déclin des terroirs, de l’emploi et de revaloriser les productions régionales. Les coopératives pensent être les meilleurs partenaires pour relancer une dynamique de la négociation commerciale.
Pour 2015, il semble que les dés soient joués. En revanche, Coop de France réfléchit à la stratégie à adopter pour les négociations commerciales de 2016 qui s’engagent dès maintenant.