« Je regrette qu'Agrial ait semblé céder » aux pressions des opposants à la ferme des mille vaches en décidant de ne plus transformer elle-même le lait collecté mais de l'envoyer « ailleurs », a expliqué Philippe Mangin lors d'une conférence de presse.
« Mais il faut savoir ce qu'ils vivent (...), ils ont pris peur », a-t-il ajouté, critiquant les méthodes des opposants au projet, pour qui « tout est bon, y compris suivre la nuit les camions » de collecte pour essayer d'identifier les entreprises auxquelles ils livrent le lait.
Agrial compte 12.000 agriculteurs adhérents dans le nord-ouest de la France et possède notamment les marques de produits laitiers Danao et Florette.
« Loin de moi l'idée de dire que (la ferme des 1.000 vaches) est un modèle », a précisé M. Mangin, qui estime toutefois qu'il n'est pas illégitime de s'intéresser à ce type d'exploitations.
Il a aussi regretté un « manque de courage » du gouvernement dans cette affaire : « la recherche de la compétitivité pour l'agriculture française n'est pas la préoccupation majeure », selon lui.
L'exploitation, érigée en symbole de l'agriculture industrielle par la Confédération paysanne et l'association locale Novissen, a commencé à fonctionner en septembre à Drucat (Somme), près d'Abbeville.
Elle compte pour l'instant 500 vaches laitières, mais elle a déposé un dossier pour passer à 880 têtes.
Sans attendre le résultat de l'instruction technique en cours, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll s'est prononcé pour l'ouverture d'une nouvelle enquête publique.