La luzerne déshydratée jouit d'une image de plus en plus positive auprès des agriculteurs, qui sont convaincus par ses atouts et par sa rentabilité : voici le résultat d'une récente étude menée par le cabinet ADquation à la demande de Coop de France Déshydratation. L'étude a concerné un échantillon de 152 agriculteurs, dont 85 producteurs de luzerne et 67 non producteurs.
Première constatation : la luzerne est reconnue pour ses nombreux avantages. Ainsi, plus de 85 % des sondés, producteurs de luzerne ou non, estiment qu'elle est une bonne tête d'assolement et nécessite peu d'interventions pour l'agriculteur, qu'elle a la capacité de fournir de l'azote à la culture suivante et permet d'aérer et de restructurer les sols (Figure 1). A noter que les producteurs de luzerne sont plus nombreux que les non producteurs à estimer qu'elle requiert peu d’interventions ; a contrario les non producteurs sont plus nombreux à valider le fait que la luzerne fournit de l’azote à la culture suivante. La légumineuse est aussi appréciée pour sa capacité à faire diminuer l'IFT des exploitations.
Très au fait des évolutions réglementaires, 83 % des sondés sont informés de l'agrément de la luzerne pour les Surfaces d'intérêt écologique (SIE). Mais l'enseignement le plus marquant est la perception de la rentabilité de la luzerne déshydratée qui progresse nettement par rapport à 2013 : plus de la moitié des agriculteurs sondés considèrent qu'elle est rentable, plus particulièrement ceux qui en produisent (56 %, contre 39 % en 2013). Un score qui s'explique, selon Coop de France, par une amélioration de la rémunération de la luzerne et une moindre valorisation relative des céréales.
Avis partagés sur la question de la technicité
En revanche, les agriculteurs sondés sont encore partagés quant à la technicité de la culture de la luzerne : 51 % estiment qu'il s'agit d'une culture technique tandis que 48 % pensent que non. La majorité des producteurs de luzerne assistent régulièrement ou de temps en temps aux réunions techniques de leur coopérative sur le sujet, mais deux sur cinq disent ne jamais y assister. Plus de la moitié des producteurs de luzerne interrogés sont intéressés par des conseils supplémentaires, notamment sur le désherbage, et un tiers des non producteurs souhaitent recevoir des informations sur cette culture.
Par ailleurs, plus de la moitié des agriculteurs sondés disent connaître l'outil d'aide à la décision Agroluz+ et la grande majorité est convaincue de son utilité.
Semis difficiles et ravageurs redoutés
Parmi les contraintes citées par les agriculteurs, l'implantation, le désherbage et la lutte contre les ravageurs (campagnols) sont les plus courants. Ainsi, les trois quarts des sondés pensent que la culture de la luzerne entraine des problèmes de ravageurs, mais ils sont 84 % des producteurs de luzerne à le penser.
Une attractivité croissante
Il ressort de l'enquête que la perception de l’importance de la luzerne a nettement progressé : plus de la moitié des sondés jugent qu'il s'agit d'une culture importante, contre 32 % en 2013. Par ailleurs, un producteur de luzerne sur cinq projette d'augmenter sa surface et plus d’un tiers des non producteurs envisage d’en cultiver lors des prochaines campagnes.