Le procureur d'Agen, Pascal Prache, a précisé qu'il avait été procédé à « huit interpellations qui font suite aux événements de Sainte-Livrade-Sur-Lot vendredi (10 octobre) où ont été commises des violences aggravées sur des gendarmes ». « Une enquête a été diligentée », a-t-il ajouté.
« Ces paysans ont été raflés devant les yeux de leurs familles, c'est inadmissible ! (...) Si la justice avait besoin de les entendre, qu'elle les convoque », a réagi dans un communiqué le président de la Chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne, Serge Bousquet-Cassagne, lui-même issu des rangs de la Coordination rurale du département (CR47) dont il est l'un des membres historiques. Il a ajouté qu'il demanderait officiellement « la démission ou la mutation du préfet » et qu'il avait envoyé un courrier en ce sens au ministère de l'Intérieur.
Parmi les huit personnes interpellées mercredi matin figurent le président de la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne, Patrick Franken ; et sa vice-présidente, Sylvie Girard, qui est aussi vice-présidente de la Chambre d'agriculture. Les huit militants ont été placés en garde à vue dans un lieu tenu secret par la gendarmerie pour éviter tout rassemblement du syndicat agricole. Une centaine de militants de la CR47 étaient toutefois rassemblés mercredi après-midi, dans le calme, devant le Palais de Justice d'Agen.
Vendredi 10 octobre, plusieurs dizaines de membres de la CR s'étaient réunis pour organiser une contre-manifestation sur le chantier du nouveau Cfa agricole (Centre de formations des apprentis) de Sainte-Livrade-sur-Lot. Ils entendaient s'opposer à une vingtaine de militants écologistes regroupés sur place pour dénoncer la destruction de deux cèdres centenaires prévue dans le cadre de ce chantier. La manifestation avait tourné en affrontements avec les gendarmes, faisant quatre blessés légers, dont deux gendarmes.
Le 6 octobre, plus de 200 militants du syndicat agricole avaient bloqué la ville d'Agen avec des tracteurs pour protester contre la directive nitrates. Une journée d'action qui avait déjà dégénéré en heurts avec les Crs et provoqué des dégâts dont le coût est estimé à 217.000 euros.
A la suite de cette manifestation, trois plaintes avaient été déposées contre la Coordination rurale, par la préfecture, la direction départementale des territoires et celle du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis).