C'est ce qu'a annoncé vendredi le président du CIVB, Bernard Farge, au cours d'une rencontre avec des journalistes au Club de la Presse à Bordeaux.
Raison de ce revirement, les conséquences du réchauffement climatique qui nécessiteraient le recours à des cépages plus résistants, notamment des cépages dits hybrides. « Nous vendangeons aujourd'hui en moyenne 10 jours plus tôt que dans les années 80 et cette évolution va se poursuivre », a-t-il souligné. « Le réchauffement climatique doit être pris en compte si nous ne voulons pas nous retrouver en porte-à-faux à l'avenir. Par exemple, un des principaux cépages des vins de Bordeaux, le merlot, vendangé en premier, souffre particulièrement du changement climatique », a-t-il précisé.
C'est pourquoi le CIVB a officiellement demandé aux autorités une modification de la réglementation des cépages autorisés dans chaque AOC des vins de Bordeaux (Saint-Emilion, Médoc, Pauillac, Graves, Pomerol, Saint-Julien, Pessac-Léognan, Côtes-de-Bourg, Côtes-de-Francs, etc.)
Cette expérimentation de l'acclimatation dans le vignoble bordelais de cépages hybrides sera menée notamment avec l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et devrait s'étaler sur huit années.
Jusqu'à présent, un vigneron qui plantait des cépages non-autorisés dans une AOC soit s'excluait lui-même de l'appellation, soit en était exclu et commercialisait alors son vin comme "Vin de table" il y a quelques années, et maintenant sous l'appellation "Vin de France". Cette problématique concerne déjà des vignerons dans d'autres appellations, notamment en Provence et dans la Loire.