Les actions de contrôle sur l'origine des viandes se poursuivent

« C'est très exceptionnel que le Premier ministre accepte de nous voir sans le ministre de tutelle », a déclaré à l'Afp par téléphone la présidente des Jeunes Agriculteurs du Gers, Emeline Lafon, qui le verra avec une vingtaine d'agriculteurs en milieu d'après-midi dans le village de Castelnavet. Ces agriculteurs, qui avaient filtré mardi les accès de Marciac, où se déroule le festival de Jazz, réclamaient dans des tracts la démission du ministre Stéphane Le Foll. « Il ne nous écoute pas. Le Foll, on n'en veut pas », a répété Emeline Lafon. Le Premier ministre était attendu mercredi soir au festival de Marciac dans le cadre de sa tournée dans le département. « Nous parlerons du Gers. Nous sommes un département pauvre et nous pratiquons la polyculture », a-t-elle dit. « Avec ces spécificités nous sommes passés à côté des aides de la Pac car nous ne rentrons pas dans des cases » consacrées à chaque type de production. « Nous avons ainsi été privés de 15 millions d'euros », s'est-elle plainte. « Là nous allons essayer de ne pas passer à côté de 100 millions d'euros d'aide », a-t-elle dit jugeant que les 500 autres millions sur les 600 annoncés la semaine dernière par le gouvernement ne serviront en réalité « qu'au report des charges » des agriculteurs.

En Bretagne, plusieurs centaines d'éleveurs en colère ont visé dans la nuit des grossistes de la restauration collective à Lamballe et Yffiniac (Côtes-d'Armor), y contrôlant l'origine des produits puis incendiant des déchets devant l'un des sites. A l'appel de la Fdsea et des Jeunes agriculteurs, quelque 350 à 450 manifestants, selon les gendarmes, se sont d'abord rassemblés à Lamballe devant l'entreprise Brake, une société britannique, où une délégation de 15 manifestants a vérifié l'origine des produits.

Les éleveurs se sont ensuite dirigés en cortège, de nuit, avec 50 tracteurs sur la quatre-voies RN12 (Rennes-Brest) vers Yffiniac où ils ont contrôlé la provenance des stocks de l'usine Stalaven (groupe Euralis), spécialisée dans la préparation de plats pour la restauration collective. « Nous avons trouvé du confit de canard de Hongrie, de la joue de porc espagnol, de la viande bovine abattue à Rotterdam et engraissée en Italie, c'est une catastrophe », a indiqué Didier Lucas, président de la Fdsea des Côtes-d'Armor, assurant qu'un millier d'agriculteurs ont participé à ces actions.

Les agriculteurs ont déversé devant l'usine une dizaine de bennes de tracteurs contenant des pneus, du fumier ou encore de l'électroménager avant d'y mettre le feu, selon les gendarmes. Le brasier, « gigantesque », selon le colonel Philippe Leclercq, commandant du groupement de gendarmerie du département, a « gravement endommagé » le poste de sécurité à l'entrée du site. Une trentaine d'agriculteurs ont également contrôlé des camions frigorifiques sur la RN 164, entre deux grandes surfaces de Rostrenen et Plouguernével. Par ailleurs, à Vannes, Lanester et Pontivy (Morbihan), une centaine d'agriculteurs menaient des opérations de contrôle d'origine des produits dans des magasins Métro et Promocash, des grossistes en produits d'alimentation destinés aux professionnels, selon la Fdsea.

A Dijon, une trentaine d'agriculteurs, menés par la Fdsea et les JA de la Côte d'Or, ont mené une opération mercredi matin envers la restauration collective. Ils se sont dans un premier temps rendus dans une cantine d'un centre des impôts, avant de se diriger vers le Chu afin de vérifier la provenance des produits utilisés. « L'objectif n'est pas de vider les frigos mais de vérifier si la restauration collective respecte les consignes de François Hollande (de se fournir en produits français), de rendre compte de ce qui se passe et de faire pression sur les politiques pour que les organismes publics utilisent des produits français », a déclaré à l'Afp le président des JA 21, François-Xavier Lévêque. Les manifestants ont également l'intention de se rendre dans les cuisines d'une « enseigne de restauration ».

En Normandie, quelque 250 agriculteurs, selon les JA de Seine-Maritime, se sont rassemblés dans la zone portuaire du Havre, au poste des douanes et devant quatre entrepôts frigorifiques, pour vérifier la provenance des produits déchargés.

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