« La traçabilité et la composition des produits l'emportent aujourd'hui sur les prix. » Voilà l'une des conclusions tirées par cette enquête sur la consommation des Français. « À 59 %, ils affirment privilégier la qualité quitte à payer plus cher », selon les résultats de l'Observatoire société et consommation (ObSoCo), qui ajoute que « si 40 % des Français interrogés disent devoir s’imposer des restrictions sur leurs dépenses alimentaires, ce n’est qu’en dernière instance (notamment pour les plus modestes) qu’ils se résignent à rogner sur la qualité de leur alimentaire ».
Attentifs à la qualité de ce qu'ils achètent, les consommateurs proposent aussi des voies d'amélioration, notamment en matière de sécurité alimentaire et sur la qualité environnementale et sociétale des produits. Des demandes qui ne se répercutent pas forcément sur les actes d'achat, faute d'information sur les produits. « Travailler la qualité des produits dans toutes ses dimensions, la signaler de manière crédible aux consommateurs est une manière pour les filières agro-alimentaires et la distribution de sortir par le haut de la guerre des prix, en s’engageant résolument dans la voie d’une « bonne consommation », avance l'ObSoCo.
La Commission européenne est d'ailleurs allée dans ce sens, cette année, en autorisant la France à tester l'étiquetage de l'origine des viandes et du lait dans les plats préparés. Mais cette indication dépend toujours du bon vouloir des industriels, qui renâclent à l'effectuer, invoquant des surcoûts. La Loi Sapin 2, votée cette semaine à l'Assemblée nationale ne devrait plus leur laisser le choix, rendant obligatoire cet étiquetage à compter de sa publication.
La démarche est aussi dans l'intérêt des industriels et de la grande distribution : « A défaut, les consommateurs pourraient accélérer le mouvement actuel d’engagement vers les circuits alternatifs (bios, direct-producteurs…) », conclut l'ObSoCo.
