« La première partie de la saison a été très compliquée en raison des conditions climatiques », déclare à l'AFP Henri Clément, secrétaire général de l'Unaf (Union nationale de l'apiculture française). « Il y a eu énormément de gelées un peu partout, certaines miellées (période de floraison et de production de nectar, butiné par les abeilles, NDLR) ont été perdues, comme par exemple celle d'acacia, dans beaucoup d'endroits », souligne cet apiculteur de Lozère.
Pour le colza, « on est à peu près sur un tiers − ou la moitié dans le meilleur des cas − de la récolte de l'an dernier » (qui avait été bonne), avance-t-il. « Certains apiculteurs ont même été obligés de nourrir les ruches pour leur permettre de survivre pendant ces semaines de mauvais temps ».
« Il y a très peu de miel actuellement », confirme Christian Pons, président de l'Unaf. Si la Bretagne semble « tirer son épingle du jeu », de même que la Vendée pour le miel de colza, ce n'est pas le cas dans l'est de la France. Ni dans le nord. Dans le centre de la France, ce n'est « pas bon du tout », notamment pour le miel d'acacia. Dans le sud, la récolte de miels aromatiques (thym, romarin, garrigue...) « n'a pas donné », ajoute cet apiculteur de l'Hérault.
« Sur les étals des marchés, il y aura peu de miels français d'acacia, de thym, de romarin » notamment, pronostique Christian Pons. « Cela ne veut pas dire que la saison est perdue » pour autant, relève Henri Clément. « Plusieurs miellées vont arriver » (châtaignier, tilleul, lavande...). « Tout dépendra de juin et juillet, deux mois essentiels ».