D'avril 2021 à avril 2022, les prix agricoles à la production ont augmenté de 30,8 %, après une hausse de 27,1 % entre mars 2021 et mars 2022 - l'indice IPPAP ayant été légèrement révisé. Ce dernier mesure l'évolution des prix des produits agricoles lors de leur première mise sur le marché.
« Cette hausse, due en particulier à l'envolée des prix des céréales et des oléagineux, est inédite : avant mars 2022, la plus forte hausse mesurée sur un an était de 26,1 % en mars 2008 », indique l'institut de la statistique.
La flambée concerne au premier plan les oléagineux (tournesol, colza, soja), dont le prix a quasiment doublé comparé au même mois de l'année dernière, suivis des céréales (blé, maïs, orge) qui s'envolent de 75,5 %.
Par ailleurs, le prix des produits agricoles a continué d'augmenter d'un mois sur l'autre, mais le rythme des hausses semble s'essouffler après des records.
En avril 2022, les prix des céréales ont enregistré une légère croissance de 2,9 %, après avoir grimpé de 36,9 % en mars, une augmentation qui était « exceptionnelle », selon l'institut.
« Cette nouvelle hausse s'inscrit dans le sillage de l'évolution des prix du blé tendre (+ 4,2 %) », qui continuent de monter en raison du conflit en Ukraine, des sanctions infligées à la Russie et de la sécheresse qui affecte certaines récoltes aux États-Unis.
En revanche, après des hausses record, « le prix du maïs s'est replié en avril (- 2,3 % après + 38,2 % en mars), avec notamment une concurrence internationale qui s'intensifie », indique l'Insee.
Les prix des oléagineux continuent aussi de monter de 8,4 %, « après la spectaculaire progression de mars » évaluée à 27,4 %. Parmi eux, ceux du tournesol, dont l'huile s'échange à prix d'or, se replient légèrement de 0,9 % après une poussée de 43 % en mars.
Malgré un ralentissement de l'épizootie de grippe aviaire en France et en Europe ces dernières semaines, le prix des œufs a aussi continué d'augmenter fortement sur un mois (+ 26 %) et double presque sur un an « en raison d'une offre limitée et d'une demande forte ».
L'interprofession de l'œuf avait annoncé mi-mai que la France, championne européenne, perdrait environ 9 % de sa production cette année à cause de cet épisode.