« Mon parc matériel est assez diversifié et j’essaie d’en être le plus autonome possible. Je possède trois tracteurs John Deere : un 6330 Premium acheté d’occasion, un 6130M neuf que j’ai acquis en 2025 et un 6150R d’occasion que j’ai depuis 2019. Pour les semis, j’ai deux semoirs Amazone neufs (engrais et blé) et un semoir Monosem d’occasion pour le maïs. J’utilise aussi une herse rotative et un décompacteur Amazone, tous deux achetés neufs, et une charrue Grégoire 5 corps d’occasion.
J’ai aussi un pulvérisateur Blanchard, un round baller John Deere d’occasion, une automotrice neuve RMH pour l’alimentation du troupeau, ainsi qu’un robot de traite DeLaval que j’ai acheté neuf. La faucheuse-conditionneuse John Deere, je l’ai achetée à deux avec un collègue. Pour finir sur la fenaison, j’ai aussi une faneuse Khun et un andaineur Krone.
La quasi-totalité du matériel est en propriété individuelle sauf deux outils que j’utilise via la Cuma : la tonne à lisier Mauguin et l’épandeur à fumier. Il m’arrive aussi de pratiquer un peu d’entraide avec les voisins, pour des coups de main ou du prêt de matériel. Pour les travaux comme la moisson, l’ensilage ou l’enrubannage, je fais appel à une ETA. Je trouve que, dans bien des cas, les entreprises sont aussi bien voir mieux placées financièrement que les Cuma et plus simples à mobiliser.
« On pousse parfois au suréquipement »
Mon système reste très orienté élevage, ce qui me permet de garder une certaine stabilité dans mes charges de mécanisation qui n’ont pas beaucoup évolué depuis mon installation. Le poste le plus lourd, c’est le carburant. Pour amortir mes investissements, j’ai pris l’habitude d’emprunter sur sept ans au lieu de cinq, ce qui permet d’étaler les charges dans le temps. J’essaie d’acheter le plus possible en occasion récente : ça me permet d’avoir du matériel fiable, sans payer le prix du neuf.
J’assure moi-même l’entretien courant : les vidanges, les petites réparations… J’y tiens car cela me permet de faire durer mes machines plus longtemps. Je fais attention à limiter les passages dans les champs pour économiser le carburant et l’usure. Chaque passage coûte cher, donc j’optimise.
Je ne comprends pas vraiment la hausse constante du coût du matériel. Le neuf reste accessible dans certains cas, surtout quand les constructeurs jouent le jeu sur les taux d’intérêt, mais sans ça, c’est de plus en plus dur. Quant aux aides publiques, elles sont surtout orientées vers les Cuma, ce qui est bien dans l’idée, mais je trouve qu’on pousse parfois au suréquipement. Il faudrait peut-être mieux cibler ces aides, pour que tout le monde y trouve son compte. »