Dans ces deux départements, la Coordination rurale avait devancé d'une courte tête (12 voix en Lozère, 6 en Gironde) l'alliance FNSEA/JA lors des élections aux chambres d'agriculture qui se sont tenues du 15 au 31 janvier auprès des agriculteurs exploitants pour désigner leurs représentants.
S'il permet de déterminer la représentativité des différents syndicats, le vote des agriculteurs aux élections professionnelles, organisées tous les six ans, ne désigne qu'une courte majorité des élus qui composent les chambres d'agriculture, soit 18 sur 33.
Les autres élus sont issus des différents composantes du monde agricole, comme les représentants des salariés, des agriculteurs retraités ou des coopératives agricoles.
C'est en s'appuyant sur le vote de ces élus, extérieurs au collège des agriculteurs exploitants, que la FNSEA/JA a pu conserver la présidence des chambres d'agriculture en Lozère et Gironde.
« Un hold-up démocratique », dénonce la CR
Pour l'alliance FNSEA/JA 33, « la majorité des élus de ces diverses composantes ont souhaité porter à la tête de la chambre d'agriculture une équipe désireuse de mettre en œuvre un projet concret et structuré ».
« Ça prouve que tout ce qui tourne autour de l'agricole ne veut pas que ce système bouge », a dénoncé auprès de l'AFP le président de la Coordination rurale de Gironde Vincent Colineau, ajoutant que « 15 des 18 agriculteurs élus ont voté contre le président de la chambre ».
De son côté, la section girondine de la Confédération paysanne, syndicat arrivé troisième dans les deux départements comme au niveau national, a dénoncé le « système officiel » qui « a usé de tous les artifices pour se perpétuer. »
En Lozère, la présidente sortante l'a notamment emporté au bénéfice de l'âge, après trois tours à égalité avec son opposant de la CR, plus jeune, qui a dénoncé « un hold-up démocratique ». Lors de ce scrutin, la CR a effectué une large percée, bousculant l'hégémonie historique de la FNSEA/JA.
