Aussi, en cette période de campagne électorale, l’heure n’est pas aux promesses ni aux belles paroles tant les enjeux de ces trois dossiers sont importants pour l’avenir du village. A Sercus, l’élection municipale du 23 mars sera avant tout un contrat de confiance, passé entre les onze prochains élus et les 423 électeurs, pour gérer au mieux ces affaires. En effet, si le tracé sud Wallon-Cappel du contournement de la D642 est retenu, la ferme du Gaec du Mont est menacée de destruction. Par ailleurs, du choix des activités périscolaires dépendra l’attractivité de l’école qui va passer à la semaine de quatre jours et demi en septembre prochain. « Les parents pourraient être tentés de changer leurs enfants d’école si ces activités ne sont pas intéressantes et gratuites », redoute Jean-Pierre Dziadek, maire depuis 2008.
Une ferme menacée de destruction
En fait, l’entrée dans la Ccfi, le chantier de travaux publics et la réforme des rythmes scolaires de Sercus pourraient être les projets de n’importe quelle municipalité. Mais les moyens disponibles pour les traiter sont ici ceux d’une commune de 423 habitants et sont donc très faibles !
A ce jour, la composition du conseil municipal reflète à la fois la diversité sociologique des habitants du village et sa dimension territoriale. Parmi ses onze membres, cinq sont agriculteurs mais pour la première fois dans l’histoire de la commune, le maire n’en est pas un.
Jean-Pierre Dziadek, ancien salarié d’Arc International, est fils d’ouvriers agricoles polonais venus pendant l’entre-deux guerres pour travailler en France. Son élection symbolise l’évolution démographique des villages : les agriculteurs sont devenus minoritaires alors qu’ils exploitent et valorisent toujours la quasi-totalité des terres de la commune. De nombreuses compétences (voirie, ordures ménagères, urbanisme entre autres) relèvent dorénavant de la communauté de communes. Mais « même si j’ai moins de pouvoir, je suis responsable de tout et je le resterai si je suis de nouveau élu », souligne Jean-Pierre Dziadek. Pendant les six années de son premier mandat, il a pu compter sur le dévouement des 10 autres membres du conseil municipal.
« Etre maire d’un petit village restera un sacerdoce. C’est pourquoi beaucoup d’entre nous raccrochent leur écharpe et renoncent à se représenter, explique le premier magistrat de Sercus. Pour les élections de 2014, mes collègues du conseil m’ont gentiment poussé à briguer un nouveau mandat. Je leur ai répondu qu’ils pouvaient compter sur moi bien que ma femme n’y soit pas favorable, mes fonctions me conduisant à être souvent absent. »
Maire de village : un sacerdoce
La solution pour alléger l’emploi du temps de l'actuel maire aurait été d’employer un salarié dans le cadre d’un contrat d’avenir mais aucune décision n’a encore été prise. Il reviendra au nouveau conseil municipal de se prononcer sur le sujet après les élections.
Se faire entendre avec les délégués des 27 communes au sein de la Ccfi sera la nouvelle mission de Jean-Pierre s’il est réélu maire. Mais la tâche ne sera pas aisée car les 423 habitants du village ne feront pas le poids face aux 104.000 de l’intercommunalité (2). Même rassemblés, les 28 villages ruraux n’occupent que 28 sièges sur les 88 pourvus. Or en surface, ceux-ci couvrent une large part du territoire. Aussi, veiller à ce que les prochaines décisions de la Ccfi prennent en compte les intérêts des villageois, et des agriculteurs en particulier, sera un exercice compliqué.
