« Notre engagement est total et nous devons être mobilisés et exemplaires dans la coordination entre services de l'Etat et collectivités locales », a déclaré Stéphane Le Foll à la presse sur le port de Bonifacio, où il a assisté à une opération de contrôle des véhicules arrivant de Sardaigne par car ferry.
Entouré des principaux dirigeants politiques corses et des responsables des Chambres d'agriculture, il a assisté aux vérifications effectuées par des dizaines de fonctionnaires des douanes, de la police phytosanitaire, des services vétérinaires et de la gendarmerie auprès des voyageurs de huit véhicules de tourisme venant de l'île voisine et étonnés par le déploiement de forces sur le petit port de l'extrême-Sud de la Corse. Aucun végétal suspect n'a été trouvé par les services de l'Etat qui ont dû porter leur attention sur quelques charcuteries et autres fromages ramenés d'Italie par les touristes.
La visite de Stéphane Le Foll intervient une semaine après l'annonce de la découverte d'une plante infectée par la Xylella Fastidiosa dans la station balnéaire de Propriano (Corse-du-Sud) où il devait se rendre dans l'après-midi après une réunion avec les représentants du monde agricole et des service de l'Etat au lycée agricole de Sartène.
Les jeunes agriculteurs et la Fdsea ont boycotté cette visite organisée le même jour qu'une réunion à Corte (Haute-Corse) du collectif anti Xylella Fastidiosa créé il y a plus d'un an, composé d'agriculteurs et d'élus généralement nationalistes. Le collectif reproche à l'Etat de ne pas prendre la mesure de l'ampleur du risque de catastrophe environnementale et économique majeure, la bactérie s'attaquant notamment à des cultures emblématiques de la Corse comme la vigne, le clémentinier, l'olivier et le laurier.
Stéphane Le Foll, qui a rappelé que la France a été le premier pays européen a demander, dès 2012, aux instances européennes d'intervenir contre la bactérie qui a déjà ravagé des centaines de milliers d'hectares d'oliveraies en Italie méridionale, a estimé qu'il « ne fallait pas céder à une quelconque psychose, tout en faisant preuve d'une grande capacité de réaction ». « La bactérie, a-t-il, souligné, n'attaque pas les fruits, mais seulement le bois des arbres et son impact s'applique aux plants qui sont les vecteurs potentiels ».