Pollution de l'Escaut
Le sucrier Tereos fait appel de sa condamnation

Dans un message à l'AFP, la direction du groupe explique qu'elle « conteste la sévérité de la peine », estimant « que le tribunal n'a pas suffisamment pris en compte le caractère exceptionnel de cet événement » et « les circonstances dans lesquelles il est intervenu ». La société juge également que la somme de 8,86 millions d'euros « allouée à la région Wallonne au titre du préjudice écologique n'est pas suffisamment motivée ».

Cet appel a été interjeté jeudi, avaient indiqué plus tôt Me Corine Lepage, qui représente la région belge de Wallonie, et Me Muriel Ruef, intervenue pour plusieurs associations de défense de l'environnement. Toutes deux ont également déposé un appel.

Dans la nuit du 9 au 10 avril 2020, la rupture d'une digue de l'usine Tereos d'Escaudœuvres (Nord) qui retenait les eaux de lavage de betteraves, avait entraîné le déversement de 100 000 m3 de liquide noirâtre, surtout des matières organiques, notamment dans l'Escaut, qui traverse la France, la Belgique et les Pays-Bas.

Des tonnes de poissons étaient morts, l'enquête concluant à la « diminution de 50% du nombre d'espèces et 90 % des effectifs ».

Le 12 janvier, le tribunal correctionnel de Lille a reconnu Tereos coupable entre autres de « négligence » dans l'entretien de ses installations. Il a condamné la société à payer une amende de 500 000 euros --conforme aux réquisitions du parquet-- et à indemniser toutes les parties civiles, dont la Wallonie à hauteur de 8,86 millions d'euros.

Plusieurs associations environnementales ainsi que des collectivités, comme la ville belge d'Antoing, devaient, elles, être dédommagées de plusieurs milliers d'euros chacune au titre du préjudice moral et matériel, parfois en raison du préjudice écologique.

Mais l'obligation de « réparer les dommages » environnementaux provoqués, également réclamée, n'a pas été retenue, un arrêté préfectoral d'août 2021 prescrivant déjà à Tereos des mesures de réparation écologique de l'Escaut.

L'avocat de Tereos, Me Alexandre Moustardier, avait lui pointé « une chaîne de responsabilités ou des multi-responsabilités » d'acteurs publics et privés.

Inscription à notre newsletter
a lire également

Soyez le premier à réagir