« L’embargo russe fait couler beaucoup d’encre depuis un mois. Trop sans doute puisqu’un vent de panique touche les marchés laitiers. Il ne doit pas se transformer en tornade voire en ouragan » réagit la Fnpl. « Il est de la responsabilité de l’Europe de mettre en place un ensemble de mesures qui donnent aux acteurs de la filière laitière européenne le temps de se retourner. Encore faut-il que ces dispositifs soient à la hauteur du préjudice et adaptés à la situation. »
Dans un secteur où l’offre est inférieure à la demande mondiale, un tel embargo doit pouvoir se gérer politiquement et donc économiquement, selon l’association spécialisée de la Fnsea.
« C’est un test grandeur nature pour savoir si l'Europe est capable d'avoir une politique de gestion de crise après la fin des quotas laitiers. La Fnpl demande, depuis de longs mois, la mise en place d’outils de gestion de marchés pérennes. Quand les crises sont anticipées, elles sont gérables.
C’est une occasion que la nouvelle Commission européenne ne doit pas manquer. Il en va de sa crédibilité pour sa prochaine mandature.
Qui paiera la facture de l'embargo ?
Déjà les entreprises laitières françaises prédisent le pire et le font savoir. Elles ne manqueront pas de nous expliquer que ce manque à gagner sur le marché russe ne leur permettra pas de conforter leur marge sauf à considérer le prix du lait comme la variable d’ajustement… à la baisse. C’est inacceptable ! La distribution française, elle aussi, ne manquera pas de nous expliquer que les tarifs initialement négociés avec les transformateurs devront baisser en 2015. C’est impensable !
Cet embargo ne doit pas servir de mauvais prétexte à l’aval de la filière.
La Fnpl n’acceptera pas que les éleveurs laitiers payent la facture de cet embargo. Les millions d’euros mis sur la table par Bruxelles doivent être intégrés dans le calcul des conséquences réelles de cet embargo sur la rentabilité des entreprises concernées.
La Fnpl appelle la filière laitière française à la raison et compte sur le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, pour obtenir de Bruxelles des dispositifs permanents de gestion des marchés. La Fnpl saura rafraichir la mémoire de ceux qui sont en situation d’agir pour éviter le pire. »