« La Commission a arrêté ce système », adopté fin août, « du fait d'un volume disproportionné de demandes notifiées par certaines régions qui n'exportent pas traditionnellement de grandes quantités vers la Russie », a annoncé un porte-parole. Les mesures devaient permettre le financement du stockage temporaire, pour une durée comprise entre 90 et 210 jours, des fromages européens exclus du marché russe.
La partie de ce dispositif, chiffré au total à quelque 20 millions d'euros, visant à stabiliser les cours du beurre et du lait en poudre, n'est en revanche pas interrompue. Ce coup d'arrêt « est une mesure de précaution pour éviter que ne soit atteint si vite le plafond de 155.000 tonnes » fixé par le mécanisme, a ajouté le porte-parole.
L'UE a exporté au total quelque 250.000 tonnes de fromages vers la Russie en 2013. L'Italie, avec 74.254 tonnes, suivie très loin par l'Irlande (4.455 tonnes) et les Pays-Bas (3.661 tonnes), la Suède (2.324 tonnes) et la France (269 tonnes) ont notifié des demandes d'indemnisation représentant 87 % du total dès la première semaine, a précisé une source européenne. En matière de produits laitiers, les pays les plus touchés par l'embargo russe sont pourtant la Finlande, la Lettonie, la Lituanie et l'Estonie, dépendantes à plus de 75 % du marché russe, selon la même source.
Face à une surenchère similaire émanant de producteurs de fruits et légumes polonais, la Commission européenne avait déjà suspendu le 10 septembre les aides d'un montant de 125 millions d'euros décidées mi-août pour soutenir le secteur maraîcher européen. Elle se prépare à reprendre et à étendre ces aides, en y consacrant une nouvelle enveloppe de plus de 125 millions d'euros, mais en durcissant les règles afin de lutter contre les excès. La plupart des fonds doivent ainsi être répartis en fonction des volumes exportés ces dernières années. L'embargo russe intervient dans un contexte de chute conjoncturelle des cours agricoles en Europe, liée à des productions abondantes.