« Il y a une vraie discussion a la Commission » européenne assure le ministre dans un entretien au quotidien régional La Montagne daté de jeudi, assurant également qu'il va, avec la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, « commanditer une étude pour pouvoir opposer des arguments scientifiques à la Commission européenne ».
La dernière série de mesures sur une directive européenne en cours depuis 1991, qui a déjà valu à la France sanctions et menaces de pénalité, a mis le feu aux poudres : les mesures de nitrates dans l'eau ont fait basculer près de 4.000 communes françaises et 63.000 agriculteurs dans l'illégalité. Rien que dans le Massif Central et la région Auvergne, pourtant considéré comme le « château d'eau de la France » avec 70.000 km de cours d'eau et des sources comme Volvic, Vichy-Célestin, Quezac ou Chateldon..., plus de 300 communes sont concernées, avec des coûts d'aménagement obligatoire pour les exploitations de 35.000 euros en moyenne.
Le ministre évoque le contentieux en cours avec Bruxelles et un arrêt de la Cour européenne de justice en juin 2013 : « Nous avons répondu en proposant une nouvelle délimitation des zones vulnérables. Et maintenant, nous sommes dans une phase de recueil par les préfets des interrogations qui remontent du terrain sur ce zonage » indique-t-il, admettant implicitement une concertation a posteriori. Le sujet « mérite un débat scientifique. On le mènera » affirme-t-il en assurant « travailler aussi sur les obligations (faites aux éleveurs) afin qu'elles ne représentent pas des investissements démesurés ».
Cette question des nitrates intervient, reconnaît le ministre, à un moment où les cours du marché sont en baisse et où les promesses de promotion de la viande française ne sont pas tenues face à la concurrence étrangère.