La Coordination rurale veut batailler sur tous les fronts

De gauche à droite, Catherine Laillé, Bernard Lannes, François Lucas et Joris Miachon, représentants de la Coordination rurale, le 6 janvier 2016. (©Terre-net Média)
De gauche à droite, Catherine Laillé, Bernard Lannes, François Lucas et Joris Miachon, représentants de la Coordination rurale, le 6 janvier 2016. (©Terre-net Média)

Des prix rémunérateurs pour éviter les crises plutôt que des aides en guise de gestion de crise : pour cette année 2016, la ligne revendicatrice de la Coordination rurale reste plus que jamais dans l’axe de ses fondements. « L’année 2015 n’a jamais été aussi catastrophique, a commenté Bernard Lannes, le président du deuxième syndicat agricole, lors de la présentation des vœux à la presse. Tous les signaux sont au rouge ! »

Pour que les producteurs puissent couvrir leurs coûts de production, il manquerait toujours, selon le syndicat, au moins 20 centimes par litre de lait, 35 centimes par kilo de viande bovine, mais aussi 15 € par tonne de blé. « Continuer à dire que les productions végétales se portent bien est une caricature émoussée », rappelle pour sa part François Lucas, vice-président du syndicat.

Au regard des prix qui continuent à baisser en production laitière et porcine, la revendication de prix rémunérateurs est, en ce début d’année 2016, encore davantage d’actualité. Pourtant, « augmenter les prix agricoles de 10 % serait indolore pour les consommateurs, explique Catherine Laillé, secrétaire générale de la CR et présidente de la section porcine du syndicat. La hausse sur le panier de la ménagère ne serait que de 0,8 %. »

La coopération… et Phil Hogan

Pour cette année 2016, la Coordination rurale veut continuer de dénoncer ceux qu’elle considère comme responsables de la crise agricole.

« Nous avons toujours en ligne de mire la coopération. Non pas que la coopération ne soit pas un bon système, au contraire. Mais nos grandes coopératives, comme Sodiaal, sont dans les mains des financiers et gérées par ces derniers, explique Bernard Lannes qui souhaite rencontrer Damien Lacombe, le président de la première coopérative laitière française. Pourquoi ces grandes coopératives investissent tant à l’étranger, notamment dans les pays d’Europe de l’Est ? Parce qu’elles voient bien qu’elles ne peuvent plus faire grand-chose chez nous. Les outils coopératifs ne nous appartiennent plus. »

Outre la coopération qui, selon le syndicat, ne joue pas son rôle de défense des intérêts des producteurs coopérateurs, la Coordination rurale cible un homme en particulier : Phil Hogan, le commissaire européen à l’agriculture qui, dans une interview cet automne, a minimisé la crise agricole, ne croyant pas que les agriculteurs produisent en dessous de leurs coûts de production.

Avec European Milk Board, la CR a demandé la démission de Phil Hogan et, devant l’inaction du commissaire européen, a écrit au président de la Commission européenne Jean-Claude Junker. « Phil Hogan devrait avoir été démis de ses fonctions depuis longtemps, martèle François Lucas. Et l’Europe doit demander la sortie des productions agricoles du système de l’OMC. »

Aucune possibilité de constituer des réserves

En attendant, le plan de soutien à l'élevage reste largement insuffisant. « Les banques ne veulent pas mettre en œuvre l’année blanche. Elles préfèrent mettre en place des restructurations d’emprunts. » « La MSA, notre système de protection, ne nous permet pas non plus de constituer de telles réserves. » Dès la sortie de crise, les charges sociales augmenteront. « Personne ne veut entendre parler de constitution de réserves. Les banques notamment tiennent à défendre leurs produits d’assurances récolte. »

La Coordination rurale veut « agir face à l’urgence financière », mais aussi mener des actions plus pédagogiques « pour montrer qu’une autre politique agricole est possible. « Les lycées avec une formation de BTS Acse proposent désormais un module "connaissance des organisations professionnelles agricoles" permettant aux syndicats de se présenter aux élèves. Notre objectif est de nous faire connaître, montrer aux élèves qu’il n’y a pas que le syndicalisme majoritaire », explique Joris Miachon, président de la section jeunes de la CR.

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