Interrogée lors des questions au gouvernement par la députée de La Réunion Huguette Bello (PC) sur la possible disparition de cette aide, la ministre a expliqué que le sujet était « en débat entre les différents ministères » dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020. Elle a rappelé qu'il s'agissait d'une « aide transitoire » de « 114 millions d'euros (...) pour trois années pour venir en aide à La Réunion et à la Guadeloupe suite à la fin des quotas sucriers ». « Faut-il renouveler ou pas cette aide qui était là pour aider à une transition ? », a-t-elle demandé. Annick Girardin a précisé que la filière, qui compte 40 000 emplois dans les deux territoires, bénéficiait aussi de « 69 millions d'euros » au titre du programme européen Posei (Programme d'options spécifiques à l'éloignement et l'insularité), et de « 90 millions d'euros au titre des aide nationales par campagne sucrière » pour « accompagner l'industrie, la logistique et les planteurs de canne eux-mêmes ».
La commission européenne avait donné son accord pour cette aide d'État pour une période allant du 1er octobre 2017 au 31 décembre 2020. « Les planteurs s'accordent pour affirmer que la suppression de cette aide structurelle remettrait en cause le maintien même de la filière canne-sucre-rhum-énergie à La Réunion », a assuré Huguette Bello, affirmant que « personne ne comprendrait une décision unilatérale du gouvernement qui contreviendrait à la fois aux engagements de l'État » et « aux déclarations de soutien du candidat Macron à la Réunion en mars 2017 ». « On ira au bout de l'enveloppe des 38 millions d'euros d'aide pour la canne à sucre, j'en prends l'engagement », avait alors déclaré Emmanuel Macron. « Le non-respect de cet engagement aurait des conséquences fortement négatives pour toute l'économie agricole », a également dénoncé dans un communiqué le député LR de La Réunion David Lorion.