La Commission européenne voudrait obtenir le feu vert des Etats membres avant un sommet du Mercosur au Brésil le 20 décembre.
Avant de se prononcer, les Vingt-Sept attendent toutefois un vote du Parlement européen le 16 décembre sur des mesures de sauvegarde destinées à rassurer les agriculteurs, vent debout contre ce traité, et à amadouer la France.
La Commission européenne avait annoncé en septembre ce dispositif de « suivi renforcé » de produits agricoles exposés à cet accord commercial tels que la viande bovine, la volaille, le riz, le miel, les oeufs, l'ail, l'éthanol et le sucre, promettant d'intervenir en cas de déstabilisation du marché.
Les Etats européens ont déjà approuvé cette clause de sauvegarde sur laquelle les eurodéputés se pencheront mi-décembre.
Si le Parlement soutient ce dispositif, les Etats européens devraient se prononcer sur l'ensemble de l'accord commercial avec le Mercosur entre le 16 et le 19 décembre, ont indiqué à l'AFP un diplomate et une source au sein de la Commission européenne.
L'Allemagne et l'Espagne y sont favorables
Ce vote se fait à la majorité qualifiée et la France risque d'avoir du mal à former une minorité de blocage contre cet accord, ardemment soutenu par l'Allemagne et l'Espagne notamment.
Des agriculteurs ont déjà prévu une grande marche de protestation le 18 décembre à Bruxelles, lors d'un sommet européen entre chefs d'Etat et de gouvernement.
La ratification de l'ensemble de l'accord devra ensuite passer par un vote du Parlement européen, probablement début 2026, où la partie pourrait s'avérer serrée.
Ce traité de libre-échange doit notamment permettre à l'Union européenne d'exporter davantage de voitures, de machines, de vins et de spiritueux en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay.
En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes.