Agriculteurs et agroalimentaire français demandent à Macron de « rester ferme »

Dans une lettre publiée jeudi, Arnaud Rousseau, patron du syndicat agricole majoritaire FNSEA, a appelé le président de la République à « rester ferme » sur la position de la France - qui refuse pour le moment de signer cet accord - lors du déjeuner prévu à l'Elysée. « En l'état, cet accord permettrait l'importation de plusieurs centaines de milliers de tonnes de sucre, d'éthanol, de viandes bovines, de volaille ou encore de maïs issues de systèmes agricoles aux antipodes des normes exigées des agriculteurs européens », a-t-il souligné.

« Il serait une source de distorsion de concurrence inacceptable engendrant de nouvelles pertes de production sur le territoire français », selon M. Rousseau.

Lors du Salon de l'agriculture fin février, Emmanuel Macron avait exclu de soutenir cet accord en l'état si les pays du Mercosur « ne respectent pas comme nous les accords de Paris (sur le climat) et s'ils ne respectent pas les mêmes contraintes environnementales et sanitaires qu'on impose à nos producteurs ».

La semaine dernière, les députés français ont également adopté une résolution transpartisane dénonçant le contenu actuel de l'accord.

« Je veux parler au président Macron parce que la France est très dure dans la défense de ses intérêts agricoles » mais « les autres (pays) ont aussi le droit de défendre leur agriculture », a déclaré Lula jeudi lors d'une conférence de presse à Rome, quelques heures avant son arrivée à Paris pour le sommet mondial sur la finance climat.

Les interprofessions de la volaille (Anvol), des céréales (Intercéréales), de la viande bovine et ovine (Interbev), des huiles et des protéines végétales (Terres Univia) ainsi que celle de la betterave et du sucre (AIBS) ont appelé le chef de l'Etat à opposer « un non ferme et définitif de la France » à la ratification de cet accord, « sous aucune condition ».

Il ne serait pas crédible, selon elles, de placer la souveraineté alimentaire au cœur des politiques européennes, « tout en fragilisant la production intérieure par un accroissement continu des volumes d'importation de produits agricoles et alimentaires à droits de douane nuls ou réduits », ont-elles estimé.

« On nous demande de réduire le nombre de vaches en France, et on importerait de la viande élevée à l'autre bout du monde, en "feedlot" (ferme-usine, NDLR)? On demande de la cohérence politique », a souligné auprès de l'AFP Patrick Bénézit, président de la fédération nationale bovine (FNB) et membre du bureau de la FNSEA.

Le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay), a conclu un accord avec l'UE en 2019 après plus de 20 ans de négociations, mais le pacte n'a pas été ratifié, en raison notamment des préoccupations européennes concernant les politiques environnementales de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro.

 

 

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