Face aux manifestations de colère et blocages de portions d'autoroutes, le gouvernement avait annoncé le 1er février la mise sur « pause » des travaux sur Ecophyto 2030, alors en phase de consultation et décrié par les producteurs de grandes cultures (céréales, graines à huile, sucre, betteraves).
Le Premier ministre Gabriel Attal promettait la mise en place d'un « nouvel indicateur » pour mesurer les accomplissements en matière de diminution du recours aux produits phytosanitaires (herbicides, insecticides, fongicides).
L'exécutif a assuré que l'ambition de départ - réduire de moitié l'usage des pesticides par rapport à une période de référence - était maintenu, et qu'il s'agissait simplement de prendre en compte un indicateur partagé avec les voisins européens (HRI1).
Selon l'association Générations futures qui a publié un communiqué vendredi, le gouvernement fait « le choix d'un indicateur HRI1 trompeur puisqu'il affiche une baisse de 32% entre 2011 et 2021 alors que le Nodu [indicateur antérieur d'Ecophyto] a, lui, augmenté de 3% (...) pendant la même période ».
L'organisation dénonce un « travail de prestidigitateur » pour faire apparaître la situation sous un jour meilleur.
« L'important sur la question des produits phytosanitaires, ce n'est pas dire (...) "je veux aller vers le zéro [pesticide]", c'est de réduire (...) les plus à risque », a déclaré le ministre de l'Agriculture vendredi sur France Info, soulignant une réduction d'usage de 95% des molécules les plus toxiques (CMR1), depuis 2009.
« L'objectif reste le même et je voudrais savoir au nom de quoi on demanderait à l'agriculture de supprimer des molécules qui ne sont pas à risque pour la santé », a-t-il ajouté.
Le premier Ecophyto, lancé en 2008, avait pour ambition déjà de baisser de moitié en 10 ans l'utilisation des pesticides, un objectif sans cesse repoussé dans les versions successives du plan.