Julien : « Notre logique : rechercher la valeur ajoutée rentable »

Savoir s'adapter est une qualité qui traverse les générations dans la famille de Julien. Il faut dire que ses parents ont été expropriés trois fois de leur ferme avant d'arriver dans l'Allier en 1970. Leur objectif depuis : chercher la rentabilité maximale, grâce à une gestion minutieuse et efficace, pour pouvoir vivre correctement sans les aides Pac. « Nous connaissons parfaitement nos marges et nos coûts, du coup nous avons vite compris que l'axe le plus rentable serait de baisser les intrants », explique le jeune agriculteur. Avec prudence toutefois. Les exploitants s'attaquent d'abord au travail du sol et « apprennent sur le tas » avec le cousin de Julien. Comme il revient du Brésil, le semis direct n'a plus de secret pour lui ! Le sol devient l'objet de toutes les attentions. Désormais, « on cultive les vers de terre », s'amuse à dire le jeune producteur. 

Puis, les intercultures investissent logiquement les champs de l'exploitation. Question « bienfaits, il n'y a pas photo » selon lui : « non seulement, elles protègent les parcelles de l'érosion mais en plus, elles apportent des éléments nutritifs indispensables à la plante », d'où un moindre recours aux engrais chimiques ! L'assolement en commun avec un voisin a alors coulé de source. Une « mutualisation de cervelles et de machines », « source d'importantes économies d'échelle et surtout de charges de matériel ». Quant aux phytos, s'« il est impossible de faire sans », ils sont employés « de façon raisonnée ».

« Aujourd'hui, en surproduisant, on s'autoconcurrence »

Dernière étape de cette stratégie et non des moindres : valoriser une partie des intercultures via la méthanisation. Les associés du Gaec échangent leur paille contre du fumier qui alimente le méthaniseur. « Nous sommes fiers de cette réalisation qui s'inscrit pleinement dans notre logique de recherche de valeur ajoutée rentable, en synergie avec les autres activités de la ferme. »

Toutes ces évolutions ont abouti à de meilleurs résultats qu'escompté : 80 q/ha en blé, soit 20 q de plus que la moyenne régionale, avec seulement 160 unités d'azote ! Julien s'interroge cependant sur la concurrence drastique exercée par les pays de l'Est, contre laquelle il est difficile de lutter vu l'écart de coûts de production. « Je me pose la question s'il ne faudrait pas abandonner l'exportation de céréales en France pour se concentrer sur la production de blé de qualité, valorisable sur le territoire national. Aujourd'hui, en surproduisant, on s'autoconcurrence. Produire pour produire n'a plus de sens, il faut se différencier. »

Il sait, de plus, que la météo peut être bien plus déterminante que toute réduction d'intrants et que certains produits, notamment le glyphosate, sont « nécessaires à dose modérée ». « L'idéologie qui consiste à combattre pour le zéro résidu est juste. En revanche, celle qui dit, par principe, qu'il faut du zéro phyto est néfaste pour notre métier. Pourquoi se tirer une balle dans le pied alors que nous avons la plus belle agriculture au monde ? », se demande Julien.

 

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