Depuis la création de la Bourse Nuffield en 1982, 1 600 lauréats de plusieurs pays ont pu réaliser un voyage d'étude un peu partout sur la planète. Pour candidater en 2021, il faut avoir moins de 45 ans, une expérience professionnelle dans le secteur agricole et surtout « envie de réfléchir et trouver de nouvelles idées » dans le domaine de l'agriculture. Parler anglais est aussi obligatoire, comme pouvoir se libérer 12 semaines dans les deux ans suivant la sélection. Attention, la date limite de dépôt des dossiers est le 15 octobre. À la clé : 12 000 € pour chaque personne sélectionnée, trois au maximum et prioritairement des agriculteurs.
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« Un investissement pour l'avenir »
Sortir du contexte de son exploitation pour avoir une vision plus globale.
L'expérience ne s'arrête pas une fois revenu en France : le réseau Nuffield organise des rencontres internationales qui permettent « de sortir du contexte de sa ferme pour avoir une vue plus globale de l'agriculture », estime le jeune homme. Ce qui l'a le plus marqué : « les échanges de points de vue entre éleveurs aux spécificités et approches bien différentes, du producteur de bisons canadien à celui très extensif de bovins en Australie, en passant par le petit élevage irlandais de quelques moutons. »
« Cette diversité souligne la nécessaire adaptation au contexte local et montre que chaque agriculteur est expert sur son exploitation et aussi le mieux placé pour en expliquer la logique. » Certes « il n'est pas facile de quitter sa ferme pour trois mois mais c'est un investissement pour l'avenir », conclut Maxime. D'autant qu'on peut continuer, tout au long de sa carrière, à « côtoyer ce vivier de producteurs ouverts d'esprit qui constitue un riche carnet d'adresses ». Et donne la possibilité de « continuer à suivre ce qui se fait dans le monde agricole à l'échelle planétaire », ajoute Yannick Laban qui a remporté la bourse en 2019
Côtoyer un vivier de producteurs ouverts d'esprit, quel carnet d'adresses !
« Le métier d'agriculteur à travers le monde »
> Olivier Glinec, exploitant en Bretagne : « Que diraient Tim, Janush ou Big Pete ? »
Recevoir à son tour des boursiers étrangers sur sa ferme.
« Ce que je retiens de cette aventure, au-delà des aspects techniques, c’est surtout la façon dont les agriculteurs que j’ai croisés appréhendaient leur métier, leur vie et l'environnement mondial, ainsi que la manière dont ils ont relevé les défis rencontrés sur leur route. À tel point que 20 ans plus tard, je me demande encore parfois ce que diraient Tim, Janush ou Big Pete devant certaines petites difficultés franco-françaises… » Maintenant, Olivier reçoit à son tour des boursiers dans sa ferme bretonne car « expliquer ce qu'on fait à quelqu'un d'autre aide à se remettre en question ».