Chez Terre de lin, la récolte du lin a pris fin à la mi-août. Laurent Cazenave, chargé de communication de la coopérative, fait part de conditions climatiques plutôt favorables pour cette étape. « On a eu deux périodes de récolte : les premiers lins arrachés début juillet ont bien fané et ont profité d’une bonne période de rouissage avec l’arrivée des pluies. Ils ont pu être rentrés début août. Les échantillons contrôlés au teillage donnent des fibres bleues, grises argentées, marqueur d’un rouissage optimal », détaille-t-il. « Pour la deuxième phase de récolte, les lins ont été arrachés un peu plus tard, la période de fanage a donc été écourtée par les pluies de juillet. Cela s’observe dans la nuance de couleur des fibres, plutôt blondes, synonyme d’une qualité différente mais non problématique pour la commercialisation. Les fils seront plus épais. »
Des disparités de rendements
« Au global, on obtient une gamme de fibres très large en termes de qualité, qui répond aux besoins des différents acteurs. Et à noter : la récolte 2025 est dans la continuité de celle de l’année précédente, ce qui est positif pour le travail des filateurs. Les premiers indices sur la richesse sont plutôt bons, et les fibres n'ont pas été touchées par la septoriose cette année, comparées à l’année dernière. »
Laurent Cazenave soulève, par contre, des disparités de rendements selon les secteurs. Le tonnage de paille moyen est évalué à 6 t/ha pour les adhérents de Terre de lin, soit un recul d’une tonne par hectare par rapport à 2024. « Le sud de l’Eure et le pays de Bray, particulièrement touchés par la sécheresse, n’atteignent pas cette moyenne, alors que le Pays de Caux la dépasse. »
Directeur de la coopérative Lin 2000 basée à Grandvilliers (Oise), Nicolas Fransure fait part d'une récolte légère à cause du manque d'eau également. Les moyennes sont estimées aujourd'hui à 4,2 t/ha en lin de printemps et 5,5 t/ha en lin d'hiver, il manquerait aussi 1 t/ha par rapport à la moyenne décennale.
Un marché porteur sur le premier semestre
Les deux coopératives se disent toutefois confiantes concernant la valorisation des producteurs. « Le marché s'est bien porté sur le premier semestre et nos clients filateurs n'ont pas beaucoup de stock. Ils continuent de passer des ordres, ce qui est plutôt très positif », note Laurent Cazenave.
Les 1 500 ha de lin dédiés aux semences ont obtenu un rendement moyen de 12 q/ha chez Lin 2000. Nous aurons suffisamment de semences pour nos adhérents, confie Nicolas Defransure. La campagne d'écapsulage a, par contre, été compliquée pour Terre de lin avec les conditions météo de juillet : « on a réussi à écapsuler une bonne partie des surfaces de lin, mais pas l'intégralité. Nous pourrons fournir tous nos adhérents, mais cela risque d'être plus tendu pour les clients en termes de choix variétal. On continue de développer notre parc matériel pour être plus efficient et résilient face aux aléas climatiques, avec plus d'écapsuleuses et aussi des arracheuses-écapsuleuses. Cela nous a bien aidé cette année ».