Devant la cité administrative de Toulouse, ils ont garé une cinquantaine de tracteurs et déversé sur le parvis du lisier, des vieux pneus et des bottes de foin auxquelles ils ont mis le feu.
Manifestation en cours des agriculteurs à Toulouse, tout le centre-ville bloqué pic.twitter.com/BAXoTer9Fv
— Sud Radio (@SudRadio) November 22, 2023
« On demande un plan global pour l'agriculture en Occitanie. Pas des mesurettes. Aujourd'hui notre horizon, c'est des charges qui explosent, un prix de vente de nos produits en baisse et des transpositions de normes européennes à la pelle », dénonce Romain Deloustal, président des Jeunes agriculteurs d'Occitanie. « On travaille toujours plus, pour gagner moins », déplore-t-il.
Dans les Pyrénées-Orientales en 2023, aucun viticulteur ne s'est installé dans ce département, alors qu'il y a des cessations d'activité, s'alarme-t-il. Ces dernières semaines, dans des dizaines de villages du sud de la France, des panneaux signalant l'entrée ou la sortie de communes ont été retournés, illustration d'un des slogans du mouvement: « On marche sur la tête ».
Pour Aude Geiger, 34 ans, éleveuse et viticultrice dans le village de Viols-en-Laval, dans l'Hérault, « l'agriculture française ne va pas bien. On parle de circuit court et on importe des produits du bout du monde avec des standards sanitaires à des années lumières des nôtres. On marche sur la tête ».
Après les épisodes de sécheresse des dernières années, elle plaide pour la construction de retenues collinaires. « On a besoin de stocker l'eau quand il y en a trop, insiste-t-elle. Je ne comprends pas le blocage ».
Eleveur de 60 vaches laitières à Laguépie, dans le Tarn-et-Garonne, Julien Castelnau, 34 ans, veut témoigner du « ras-le-bol général dans la profession ». Chaque année, dit-il, « on nous rajoute une contrainte de plus, la hausse du GNR, des normes européennes, déjà que c'est pas brillant. J'arrive à me sortir un Smic, en le rapportant aux heures que je travaille, samedi et dimanche compris, ça me fait du deux euros de l'heure ».
Selon une étude de la Mutualité sociale agricole (MSA) citée par les JA, la plateforme d'écoute de la MSA a enregistré au premier trimestre 2023, une hausse de 22 % des signalements d'agriculteurs en détresse.
Depuis le début de l'automne, des manifestations d'agriculteurs se multiplient dans le sud-ouest. Samedi à Narbonne, ce sont les viticulteurs qui se mobilisent.