« On en a ras-le-bol car on ne vit plus de notre métier », a résumé Nathalie Possémé, éleveuse de poules bio dans le Morbihan et présidente départementale de la Coordination rurale, syndicat qui avait appelé au rassemblement à Rennes. « Si ça continue comme ça, il n'y aura plus d'éleveurs », a averti la militante dans un cortège qui a réuni plus d'une centaine de tracteurs et des centaines de manifestants (450 selon la préfecture), parmi lesquels des marins-pêcheurs venus en signe de solidarité.
Dalila Aissaoui, consultante en informatique de 55 ans, fait partie des nombreux Rennais saluant et applaudissant leur passage dans les rues du centre ville. « Je les soutiens à 100 %. Ils sont essentiels, c'est notre alimentation. Ils doivent absolument se faire entendre », estime-t-elle.
Aucun incident n'était signalé jeudi à la mi-journée et une délégation a été reçue durant deux heures à la préfecture de Bretagne.
La FNSEA, principal syndicat agricole, et les Jeunes agriculteurs (JA) ont fait le plein à Nantes, réunissant environ 300 tracteurs devant la préfecture de Loire-Atlantique.
Le président de la @coordinationrur du 44 s’exprime à l’issue du rendez-vous avec le préfet de Bretagne @bretagnegouv pic.twitter.com/6CViCvDVF1
— Actu Rennes (@Rennes24) January 25, 2024
Comme à Rennes, le cortège portait des banderoles frappées des slogans emblématiques de la détresse agricole : « Mourir pour vous nourrir », « Petit on en rêve, grand on en crève » ou « Les normes européennes nous tuent ».
« Le mouvement prend parce que la colère concerne tous les domaines », lance à l'AFP Xavier Rivon, 40 ans, producteur de céréales à Casson (Loire-Atlantique) depuis 2008. « Sur nos exploitations, on n'est plus chez nous, on ne décide pas des prix, on est des ouvriers », déplore-t-il. « Je travaille à peu près 70 heures par semaine, je me rémunère moins de 2 000 euros par mois. Le taux horaire, évidemment, n'est pas satisfaisant », relève Jérémy Maillard, 36 ans, président de la Fédération départementale des producteurs de lait de Loire-Atlantique.
« On ne se plaint pas du métier, on est passionnés. Mais on subit une concurrence déloyale (d'autres pays européens) et ça, ce n'est pas acceptable » pour cet éleveur de Pornic.