Situé face aux façades historiques du XVIIIe siècle de la place de la Bourse, cet équipement pourvu de brumisateurs a été envahi par des agriculteurs la semaine dernière lors d'une manifestation, à l'appel de la Coordination rurale (CR), qui visait initialement le siège de la région Nouvelle-Aquitaine. Des pneus avaient été brûlés sur la place, du fumier déversé et du lisier pulvérisé sur la surface du Miroir d'eau.
« Des études complémentaires sont en cours sur le niveau de dégradation de l'équipement, surtout en sous-sol », a précisé un porte-parole de la mairie écologiste, confirmant des informations du quotidien régional Sud Ouest.
D'après Dominique Bouisson, adjoint au maire de Bordeaux cité par le journal, du lisier « s'est glissé dans tous les interstices » de l'esplanade prisée des enfants aux beaux jours et une vidange des 800 000 litres d'eau de l'équipement, potentiellement contaminés, n'est « pas exclue ». La réouverture printanière du Miroir d'eau, initialement prévue début avril, pourrait être retardée, a confirmé la mairie.
Cette plainte contre X est l'une des rares procédures pour dégradations officialisées après les manifestations d'agriculteurs ces dernières semaines en France, à l'instar d'une autre plainte déposée par Vinci Autoroutes, gestionnaire de l'A62 qui avait été bloquée par des manifestants entre Agen et Montauban.
En revanche, la préfecture de Lot-et-Garonne, ciblée par la Coordination rurale fin janvier, avait annoncé mi-février ne pas porter plainte en dépit d'une facture de nettoyage évaluée par la mairie d'Agen à 400 000 euros après les déversements de lisier, pneus et autres déchets effectués par la CR47 dans l'agglomération.