Pendant l'audience devant le tribunal correctionnel, le procureur Olivier Mouysset avait requis cette même peine pour « homicides involontaires aggravés ».
Alors que le 22 janvier 2024, pendant la mobilisation des agriculteurs, un barrage avait été dressé sur une route nationale en direction de Foix, le conducteur « n'a pas pu se méprendre sur le fait que la RN 20 était manifestement fermée à la circulation », selon le procureur.
« Il roulait à 130 sur une voie rapide à la chaussée mouillée et le téléphone en cours d'utilisation était une source de distraction évidente, même s'il ne le tenait pas lui-même en main. Il est venu s'empaler dans la bâche sans la voir parce qu'il ne regardait pas la route », a poursuivi Olivier Mouysset.
« Je regrette énormément, je suis un père, je comprends, je regrette énormément », a déclaré de son côté le prévenu, âgé de 45 ans.
« Ce sont des infractions involontaires, mais il y a des violations délibérées du code de la route, des violations que beaucoup d'entre nous peuvent commettre pour de nombreuses raisons dérisoires, et l'accident ne se produit pas à chaque fois », a affirmé quant à elle l'avocate de la défense, Stella Bisseuil, sans pour autant nier la responsabilité pénale du prévenu.
« Mon client reconnaît le contournement de l'interdiction et l'excès de vitesse, mais il n'avait aucune conscience de la présence du barrage ni du risque qu'il prenait pour autrui », a-t-elle encore noté.
Le prévenu « aura la mort de ma sœur et de sa nièce sur la conscience toute sa vie », a estimé de son côté la sœur de l'éleveuse décédée.