Oise : des agriculteurs manifestent avec un cercueil devant la préfecture

"On nourrit la France et on crève en silence" ou encore "Libérez-nous, enfermez les Écolos", pouvait-on lire sur des pancartes accrochées aux tracteurs installés sur la place de la préfecture de l'Oise, sous l'œil d'un important dispositif policier.

Un cercueil nommé "agriculture" a été amené devant la préfecture, entouré de couronnes et fleurs séchées. « Soit on enterre l'agriculture, soit on enterre la lourdeur administrative », lance un agriculteur.

Les manifestants, venus avec une cinquantaine de tracteurs, ont commencé à bloquer l'A16 en milieu d'après-midi, au niveau des échangeurs 14 et 15 (Beauvais-Beauvais sud). Des itinéraires bis sont mis en place, selon la préfecture. Le blocage sur l'A16 est prévu jusqu'à vendredi 16h00.

La FNSEA a appelé mi-mai à « de nouvelles actions » à l'occasion de l'examen à partir du 26 mai de la proposition de loi des sénateurs LR Laurent Duplomb et Union centriste Franck Menonville, censée lever certaines « contraintes » pesant sur les agriculteurs.

« Un pas en avant et trois en arrière »

Le texte qui prévoyait initialement de faciliter le stockage de l'eau, l'accès aux pesticides ou encore l'agrandissement des élevages, a été modifié en commission, certaines propositions ayant été retoquées.

C'est « un pas en avant et trois pas en arrière » a estimé Luc Smessaert, agriculteur dans l'Oise et un des vice-présidents de la FNSEA. Il a déploré que ce texte annoncé « juste avant le Salon (de l'agriculture NDLR) pour nous faire plaisir », fasse finalement l'objet d'une « obstruction parlementaire (...) énorme ».

« Si on ne nous donne pas les moyens de la production, les moyens de faire cette souveraineté alimentaire, on va continuer à importer de plus en plus massivement, de l'autre bout de la planète, avec des conditions qui ne sont pas du tout celles qu'on a en France », a-t-il déploré, s'attendant à des mobilisations jusqu'au weekend de l'Ascension. « Les agriculteurs ont pris ça pour une trahison complète ».

« Il faut laisser le temps à la technologie et à la science d'évoluer » pour améliorer les conditions de production, estime Matthieu Carpentier, éleveur, soulignant que les normes spécifiques à la France, « c'est une explosion de nos coûts de production » alors que le marché est « mondial, concurrentiel ».

« Si cette loi passe telle qu'elle a été proposée par les commissions, je peux vous assurer qu'il n'y aura plus d'agriculture dans notre département », affirme Régis Desrumeaux, président de la FDSEA de l'Oise et éleveur en polyculture.

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