À Toulouse, une centaine de manifestants venus de toute l'Occitanie ont répandu du fumier, de la laine, des déchets et ont jeté des œufs mardi soir sur les locaux du parti, a constaté une journaliste de l'AFP.
Ils entendaient dénoncer la pétition qui a recueilli plus de 1,7 million de signatures demandant l'abrogation de cette loi adoptée le 8 juillet qui doit notamment réintroduire de manière dérogatoire un pesticide, l'acétamipride, interdit en France mais autorisé en Europe.
« Rien à péter Sandrine », pouvait-on lire sur une banderole déployée par les agriculteurs à Toulouse, en réaction aux propos de la députée écologiste Sandrine Rousseau qui avait déclaré sur le site d'actualité le Média : « Je n'en ai rien à péter » de la rentabilité des agriculteurs.
La gauche, vent debout contre la loi durant son examen, tente de tirer avantage de la mobilisation citoyenne inédite. « C'est une lutte qui ne fait que commencer », a prévenu Sandrine Rousseau.
« La loi Duplomb écoutait ce qu'on avait à peu près dit »
À Limoges, du lisier a été répandu sur la vitrine et devant les locaux du parti Les Ecologistes, qui a dénoncé dans un communiqué un « acte de vandalisme » et une « atteinte grave à la démocratie ».
La Coordination rurale de Haute-Vienne (CR 87) a diffusé des photos de cette action, avec des banderoles et graffiti hostiles : « Rousseau l'intelligence d'un bulot » ou bien « Rousseau, de l'eau, du glypho (glyphosate, du nom d'un désherbant, NDLR), et dans un bateau ».
La CR 87 a aussi adressé un courrier à Rémi Schenberg, déontologue de l'Assemblée nationale, pour réclamer la convocation de Sandrine Rousseau et l'« examen de la compatibilité de ses propos avec son mandat de députée ».
Pour Pierre-Guillaume Mercadal, porte-parole de la CR du Tarn-et-Garonne interrogé par l'AFP à Toulouse, la loi Duplomb est « un signe positif dans le sens où on fait une loi pour les paysans » mais « c'est une goutte d'eau, il faut beaucoup plus. »
« La loi Duplomb n'est pas la meilleure du monde » mais ce texte « écoutait ce qu'on avait à peu près dit », a déclaré à l'AFP Dominique Raud, vice-présidente de la Coordination Rurale de Haute-Garonne et éleveuse de chèvres en transformation fromagère.