Comme il l’avait fait pour la filière laitière en décembre 2015, FranceAgriMer a mené une étude de veille concurrentielle sur la filière blé tendre. L’institution a comparé d’innombrables données de l’année 2013, sur de nombreux indicateurs, de douze pays, parmi lesquels figurent les principaux pays producteurs et exportateurs de blé tendre comme les Etats-Unis, l’Australie, l’Ukraine, la Russie ou l’Argentine.
Même si les scores, attribués sur un total de 1 000 points, sont relativement serrés, la filière blé tendre française n’arrive qu’à la cinquième position, juste derrière son concurrent allemand. Le podium revient aux Etats-Unis, suivis du Canada et de l’Australie.
Les 1 000 points du classement sont répartis en fonction d’indicateurs regroupés en six grands axes. FranceAgriMer a ainsi évalué le potentiel de production, sa régularité, la maîtrise logistique, le portefeuille de marché, l’environnement politique et réglementaire et l’environnement macro-économique.
Bénéficiant d’un climat plus tempéré que ses concurrents, la France se distingue surtout par la régularité de sa production. La filière blé tendre française se place par ailleurs au pied du podium en matière d’environnement politique et réglementaire, malgré une réglementation phytosanitaire et OGM plus stricte qu’ailleurs, mais grâce à une bonne organisation collective.
A l’inverse, la France n’est classée que 9e sur 12 pour son environnement macroéconomique. En cause : la stagnation de son PIB et le fort taux de prélèvement qui altère la compétitivité de tous les acteurs de la filière.
Surtout, c’est la faiblesse du taux de protéines des blés français qui fait défaut à la performance de la filière. Dans le domaine de l’offre de grains à l’export, la France n’est que 4e derrière l’Allemagne et les Etats-Unis (ex-aequo) et le Canada. En moyenne, le taux de protéines, à rendement égal, est régulièrement un point plus élevé en Allemagne qu’en France. « Outre-Rhin, les apports azotés sont nettement plus importants, explique Rémi Haquin, président du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer. Il est très fréquent de voir quatre apports d’azote de manière systématique en Allemagne alors que la moyenne n’atteint pas trois apports en France. »