Betteraves : un re-semis conseillé à partir de 30 000 plantes/ha

Les limaces sont à rechercher sous les mottes ou les pierres (©ITB)
Les limaces sont à rechercher sous les mottes ou les pierres (©ITB)

Une limace dans une parcelle
Les limaces sont à rechercher sous les mottes ou les pierres (©ITB)

Bien que la limace ne soit pas la principale menace sur betteraves, l’ITB (Institut technique de la betterave) élabore des préconisations précises en termes d’observation et de gestion du risque. L’organisme s’appuie depuis 2010 sur un réseau d’observation annuel de 45 parcelles, Vigibet, dédié à l’identification et à la quantification de la pression ravageurs sur cette culture. Ces parcelles, situées chez des agriculteurs, sont différentes chaque année. L’institut s’est d’ailleurs engagé, via ces essais, aux côtés des acteurs du projet de recherche national Resolim, conduit entre 2013 et 2015 et consacré à l’étude du risque limaces en grandes cultures.

La sensibilité sur betteraves est maximale d’avril à mai, lorsque la plantule sort de terre, entre la germination et le stade six feuilles. Il importe alors de repérer les morsures de l’hypocotyle ou du feuillage. La pression limaces est particulièrement forte les années où l’hiver est doux et quand l’humidité persiste au printemps, c’est-à-dire le schéma typique de 2016. Elle s’avère en outre multifactorielle : elle dépend de la météo mais également du type de sol. « Généralement, on trouve les limaces noires dans les terrains limoneux battants et les grises sur sols limoneux moyens à limono-argileux », précise François Courtaux, délégué régional ITB dans le département de l’Aisne.

Une limace noire, quatre grises

Plusieurs facteurs peuvent favoriser le maintien des populations. « Les rotations avec colza sont plus propices. Et laisser longtemps les repousses en interculture est un risque en plus. Un engrais vert enfoui trop tardivement ou non broyé sert par ailleurs tout l’hiver de garde-manger aux gastéropodes et les maintient en vie, surtout lorsqu’ils ne sont pas dérangés par le gel. Le non-travail du sol ou une préparation grossière avec de nombreuses mottes augmente aussi le risque. Nos observations montrent que la présence des limaces est souvent très localisée, à la parcelle ou sur certaines zones à l’intérieur d’un même champ », poursuit l’expert.

Les dégâts des limaces
Les limaces font des dégâts irréversibles sur les plantules de betterave entre la germination et le stade six feuilles (©ITB)

La lutte contre les limaces passe par la pose de pièges. Leur relevé et le comptage des individus déterminent la stratégie à mettre en place. Le seuil historique fixé par l’ITB, à partir duquel la pression est jugée préjudiciable au rendement, est de l’ordre d’une limace noire et de quatre grises par mètre carré. Au-delà, les dégâts entraînent une perte de pieds significative, qui s’accompagne d’une augmentation du poids des racines.

Le poids des racines est corrélé à la densité de pieds

L’ITB a ainsi établi une corrélation inversement exponentielle entre celui-ci et la population de betteraves d’un champ : à 50 000 plantes/ha – soit 50 % de la densité de référence (100 000 plantes/ha), le poids d’une betterave passe de 1 kg en moyenne à 1,5 kg ; à 40 000 plantes/ha, la racine pèse déjà 2 kg à la récolte, et à 30 000 plantes/ha, elle dépasse 2,5 kg. « Les grosses betteraves émergeront plus du sol. Par conséquent, les collets seront davantage coupés à la récolte, induisant une diminution du rendement. La perte de pieds est rarement homogène sur la parcelle, ce qui complique les travaux. Il est en outre plus difficile techniquement d’extraire le sucre d’une betterave de 2 kg que d’une racine d’1 kg car il est plus concentré », explique Émilien Quilliot, responsable bioagresseurs et protection des cultures à l’ITB de Paris.

L’organisme estime qu’à 30 000 plantes/ ha, un re-semis est intéressant s’il est effectué dans les 35 jours qui suivent la première implantation. À 40 000 plantes/ha, il améliore le rendement théorique huit années sur dix, s’il est réalisé dans les 30 jours après le premier semis. L’ITB considère qu’à 50 000 plantes/ha, cette pratique ne présente pas d’intérêt économique.

Deux déchaumages de qualité

Pour diminuer le risque sur betteraves, « il faut à minima deux déchaumages de qualité, en respectant le délai réglementaire. Sur colza, le mot d’ordre est de détruire le pivot tout de suite après la récolte pour éliminer les œufs de limaces. Il est aussi conseillé de ne pas laisser le couvert proliférer et de broyer, si possible, les résidus de type moutarde », indique François Courtaux. Si le choix de molécules chimiques anti-limaces se réduit depuis 2015 au méthaldéhyde, les solutions à base de phosphate ferrique se développent, telles que le Sluxx, ou l’Ironmax Pro de De Sangosse, homologué en mars 2016.

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