« Comment gérer l'ergot en grandes cultures ? »

Plusieurs leviers peuvent contribuer à briser le cycle de l'ergot. (©Terre-net Média)
Plusieurs leviers peuvent contribuer à briser le cycle de l'ergot. (©Terre-net Média)

(Article mis à jour, publié initialement le 17 juillet 2020)

Si l'ergot ne porte pas préjudice aux rendements des céréales à paille, « il est extrêmement néfaste vis-à-vis de la qualité des lots et peut être, à partir d'une certaine quantité, dangereux pour les consommateurs à partir d'une certaine quantité », souligne Arvalis. «  La moisson est le moment propice pour déceler le problème. Des grains noirs dans une benne peuvent indiquer la présence de sclérotes d'ergot », forme de conservation du champignon (noir à l'extérieur et blanc violacé à l'extérieur). Ce sont ces sclérotes qui contiennent des alcaloïdes toxiques.

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Connaître la biologie de l'ergot

Afin de protéger les consommateurs, «  la réglementation définit un nombre maximal de sclérotes par kg de production. Si un lot est non-conforme, il sera alors nettoyé : une opération longue et coûteuse », rappelle l'institut technique.

Et pour éviter que l'ergot ne contamine aussi les cultures suivantes, plusieurs leviers agronomiques sont à suivre. « Pour les utiliser au mieux », Arvalis revient sur la biologie de ce champignon : « la contamination d'une parcelle commence par la présence de sclérotes dans le sol qui peuvent germer en sortie d'hiver. Au début du printemps, celles qui sont enfouies à moins de 10 cm de profondeur vont produire des stromas ».

« Ces derniers vont alors émerger et propager des spores dans les 20 m alentours. Portées par le vent, les spores peuvent alors contaminer les graminées en floraison, cultures comme adventices » : c'est la contamination primaire. À noter : « les épis qui n'ont pas encore atteint la floraison ne sont pas infectés ». « Sur ceux touchés, un miellat apparaît, les spores contenus à l'intérieur vont ensuite aller contaminer à leur tour les graminées adventices et les céréales en fleur » : c'est la contamination secondaire. « Des sclérotes pourront ensuite se développer sur les épis et pendant la moisson une partie d'entre eux va tomber au sol, perpétuant ainsi le cycle du champignon ».

Quels leviers mettre en place ?

Plusieurs moyens de lutte peuvent contribuer à briser ce cycle. Parmi eux :

  • « S'assurer de travailler avec des semences saines. »
  • «  Réaliser un labour pour enfouir les sclérotes à plus de 10 cm de profondeur. » À noter : un labour l'année suivante pourrait les remonter à la surface, il est donc « impératif de réaliser un travail superficiel les campagnes qui suivent (les sclérotes restant viables environ deux ans dans le sol) »
  • «  Diversifier la rotation  » : on évite pendant au moins deux ans d'implanter des céréales à paille sur la parcelle concernée.
  • «  Désherber minutieusement : les graminées adventices (ray-grass, vulpin...) sont elles aussi sensibles à l'ergot. Les adventices en bord de champ sont également un vecteur non négligeable de la propagation de l'ergot, un fauchage des bords de parcelle au début du stade de floraison des graminées adventices permet de réduire la pression. »
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