Alors que le revenu d’une exploitation dépend avant tout de celui dégagé grâce aux céréales, l’agriculteur doit garantir une protection efficace de ses parcelles contre les maladies. La septoriose est une des maladies les plus importantes pour les céréales, et un risque majeur pour les rendements et la profitabilité des producteurs. Nicolas Petit, agriculteur à Ranton dans la Vienne, confirme : « L’objectif premier de la protection fongicide reste de préserver le rendement tout en maîtrisant les coûts de production. » Ainsi, « la base de la protection du blé est une dose pivot à DFE. Le T1 couvre à 10 jours, jusqu’à DFE, où un traitement bien positionné protège la culture de la septoriose jusqu’au bout ». Chez Thierry Galichet, exploitant à la Veuve en Champagne Crayeuse, la nuisibilité de la septoriose peut monter jusqu’à 20 q/ha. « Vu le potentiel de mes terres, je choisis des variétés d’abord pour leur productivité et je vise le plus haut revenu à l’hectare. Mon programme fongicide est travaillé en fonction, en utilisant les meilleurs produits homologués du moment. »
Efficace aujourd’hui mais aussi demain
En plus de la nuisibilité naturelle de la maladie, les souches évoluent et les résistances aux fongicides se développent. En parallèle, les pouvoirs publics accélèrent les retraits de substances actives. Dérives d’efficacité et interdictions génèrent une pression de sélection sur les solutions restantes que l’innovation peine à endiguer. L’agriculteur doit ainsi protéger ses cultures tout en gérant les risques de résistance pour préserver son potentiel de rendement, aujourd’hui et pour l’avenir.
Thierry Galichet explique que les ingénieurs de son Ceta « établissent des programmes type sur la base des résultats d’essais fongicides, de la nuisibilité des maladies, des objectifs de résultat de chacun ». Il confirme que « les souches de maladies évoluent et les variétés comme les produits perdent en efficacité. J’espère qu’à l’avenir la génétique apportera des variétés, plus résistantes à la septoriose, et que les firmes phytosanitaires trouveront de nouvelles familles chimiques pour lutter contre la maladie. »