Cédric Somnard réfléchit déjà à sa stratégie fongicide pour la prochaine campagne. Réduire systématiquement les doses du T1 ? « Peut-être. Cette année, les faibles doses ont semble-t-il suffit. Mais pas question de généraliser. Chaque campagne est différente. » Si certains agriculteurs envisagent de supprimer le T1, lui ne se sent pas encore prêt, notamment dans les parcelles où la nuisibilité de la septoriose peut être forte, ce qui fut encore le cas cette année.
Quant aux solutions de biocontrôle, Cédric Somnard les teste déjà depuis quelques années. Féru de nouveautés et d’agronomie, il accueille régulièrement sur son exploitation des essais d’instituts techniques, de firmes phytosanitaires et semencières. « Tout ce qui est nouveau m’intéresse », insiste-t-il. Son avis sur le biocontrôle est encore mitigé. « Je pense que ces produits restent insuffisants en cas de forte pression. Mais combinés à la chimie, ils peuvent donner de très bons résultats. Je souhaite continuer à les tester pour mettre au point le programme le plus performant d’un point de vue technique et économique. »
Une lecture des OAD, à la lettre
Jean-Michel Labbé cherche à prévenir l’apparition des maladies dans ses parcelles céréalières. Cet agriculteur exploite 177 ha à Plélan-le-Petit dans les Côtes d’Armor. Le blé occupe la moitié de la sole, le reste étant réparti entre colza et maïs grain. Pour ajuster sa stratégie fongicides et optimiser le positionnement des différents traitements, il utilise depuis huit ans Atlas, l’OAD de BASF (NDLR : Atlas est inclus dans Xarvio Field Manager à partir de 2019). « Cette année, seulement 15 ha ont reçu un T1, qui visait la rouille jaune. Ailleurs, l’outil n’a pas déclenché alors j’ai fait l’impasse. » Si les premières années, il hésitait à suivre ces recommandations à la lettre sur l’ensemble de ses surfaces, il reconnait qu’aujourd’hui, il a une totale confiance. « Là où le T1 était conseillé, j’ai appliqué 0,8 l/ha de tébuconazole pour protéger les blés jusqu’au stade dernière feuille étalée. » Jean-Michel Labbé est ensuite réintervenu avec un SDHI contre la septoriose puis, à floraison, avec une base prothioconazole.
Pour l’avenir, il compte poursuivre dans cette voie, où les OAD ont toute leur place. « À coût et efficacité identiques, j’aimerais aussi pouvoir utiliser davantage de solutions de biocontrôle. Mais le nombre de spécialités disponibles sur blé est encore réduit, confie-t-il. Dès que j’ai l’occasion, je les teste. »