Il existe deux types de tassement : l’horizontal et le vertical. Le premier est dû au crampon du pneu qui, en avançant, prend appui sur la terre placée derrière lui. Le second est directement lié à la pression de gonflage. Logiquement, plus celle-ci est élevée, plus la pression au sol augmente. Rien n’est irrémédiable pour autant car, face à ce constat, de nombreux exploitants agricoles ou forestiers se sont mis en quête de trouver un moyen pour enrayer ce phénomène qui dégrade leur patrimoine. Des réponses, ils en ont trouvées chez les spécialistes du pneumatique ainsi que chez les manufacturiers.
Les pneus basse pression sont la réponse des manufacturiers aux fabricants de machines qui produisent des modèles toujours plus puissants et… plus lourds. Ces pneus contiennent un volume d’air nettement plus important et, de ce fait, supportent de très lourdes charges. Leur secret réside dans leur surface de contact avec le sol, plus importante. Avec ces pneus plus larges et plus volumineux, le poids de la machine se répartit sur une surface plus importante, réduisant ainsi la pression de contact et donc l’impact sur la structure du sol. Ils portent la mention IF ou VF. IF, pour Increased Flexion, indique que le pneu peut supporter 20 % de poids en plus qu’un pneu standard de même taille ; 40 % pour les pneus VF (Very Increased Flexion). Comme toutes les nouvelles technologies, ces pneus restent onéreux, raison pour laquelle le jumelage de roues, aux effets quasi identiques mais plus contraignant sur route, reste une alternative fréquente.
Jumelage des roues ou pneu basse pression ?
Selon Maxime Morel, responsable de l’agence BestDrive de Sézanne (51), « le jumelage des roues reste une solution d’actualité même si elle a atteint son niveau de maturité. Les développements à venir ne devraient pas être déterminants. » Cela dit, les pneus basse pression et le jumelage ont les mêmes objectifs : éviter de trop tasser les sols et ne pas mettre en défaut la motricité des tracteurs. En fait, le choix va dépendre du type d’utilisation, de la nature du terrain et… du budget.
Globalement, un pneu basse pression coûte 30 % plus cher qu’un pneu ordinaire. « Acheter des jantes et des pneus en vue de les jumeler représente également un investissement conséquent mais les roues additionnelles ne sont montées qu’occasionnellement. Certains les utilisent uniquement aux champs. Elles ont donc une durée de vie très longue, ce qui n’est pas le cas des pneus basse pression puisqu’ils sont constamment utilisés, notamment sur route. » Cependant, se limiter aux seules considérations financières serait une erreur.
« Il peut arriver, même si c’est assez rare, que les pneus basse pression ne suffisent plus, pour éviter les tassements mais aussi maîtriser le patinage avec les tracteurs de fortes puissances. Dans ces cas-là, le jumelage est encore une bonne solution », confirme le spécialiste. Enfin, le jumelage de roues étroites est encore ce qui se fait de mieux pour la culture maraichère ou de rang. Il est en effet possible de jumeler les roues en conservant une importante entretoise, pour traiter plusieurs rangs à la fois sans prendre le risque de les endommager par exemple. Et pour finir, la technologie du jumelage autorise l’utilisation des roues de différentes largeurs. « On peut, par exemple, jumeler des roues larges avec des roues étroites. C’est un net avantage pour conserver un gabarit routier autorisé. »
Jumelage de roues identiques de préférence
Il n’y a qu’un impératif pour le choix des roues à jumeler : que les structures soient les mêmes ! « Je conseille tout de même de choisir des roues d’une taille identique car le réglage est plus simple. Le jumelage roue étroite/roue large n’est pas rédhibitoire, il faut simplement savoir qu’il sera un peu plus compliqué de trouver la pression idéale pour chaque pneu. »