« Le Gofar n’est plus uniquement l’organisateur du Fira et devient l’accélérateur de la robotique agricole. Plus d’une centaine de machines différentes sont commercialisées et fonctionnent chaque jour. Le marché passe à l’ère de la maturité, de l’industrialisation, au même titre que les tracteurs ». Aymeric Barthes, le président de l’association (et co-fondateur de Naïo Technologies), dévoile l’avenir du Gofar et du World Fira, le salon mondial de la robotique, qui n’aura plus lieu tous les ans à Toulouse. « Il est difficile d’accélérer son développement », reconnaît-il, en évoquant « une stagnation ».
Pour « laisser un temps de respiration et d’innovation » à l’évènement, comme l’explique la co-directrice Maialen Cazenave, le Fira reviendra sous sa forme habituelle en 2027. En 2026 se tiendra le Gofar Tour, marqué par une grande journée de lancement (ouverte à tous et gratuite) le 5 février, toujours à Toulouse, où les principaux robots du marché seront présentés au milieu de conférences et de témoignages. Le programme du Gofar Tour sera alors dévoilé. Il s’agit d’évènements variés (démonstrations, rencontres avec des investisseurs…) qui se tiendront au fil de l’année.
Accentuer le lien avec les agriculteurs
Le Gofar entend capitaliser sur son expertise mondiale du secteur pour accélérer le développement de la filière et lever les blocages : « le retour sur investissement, les enjeux légaux, la peur de l’obsolescence des machines et la fragilité des entreprises qui les produisent », énumère Aymeric Barthes. Les déboires des Naïo Technologies, fleuron français du secteur placé en redressement judiciaire et sauvé in extremis, en sont le meilleur exemple.
Pour mettre en place cette « accélération », le Gofar entend s’appuyer sur trois leviers : plus d’échanges et de retours d’expériences entre agriculteurs, des démonstrations sur le terrain plus proches de la réalité que celles des salons et la mise en relation des start-up avec l’écosystème du monde du machinisme pour faciliter le passage du prototype à l’industriel. Le Gofar proposera aussi des services, comme des études de marché, un catalogue des robots, des voyages internationaux…
L’équipe administrative de l’association a été étoffée, avec par exemple le recrutement de Florent Georges, agriculteur, au poste de vice-président en charge des relations agricoles. « Les agriculteurs ne viennent plus au Fira uniquement pour le plaisir de la découverte mais pour s’équiper et répondre à des problèmes concrets. La robotique, c’est l’un des futurs de l’agriculture », souligne Aymeric Barthes.