Londres appelle Paris à retirer ses menaces

Faute d'avancée d'ici à mardi, Paris menace d'appliquer l'interdiction aux navires de pêche britanniques de débarquer leur cargaison dans les ports français et le renforcement des contrôles douaniers de camions.

« Les Français ont fait des menaces complètement déraisonnables, y compris contre les îles anglo-normandes et notre industrie de la pêche et ils doivent retirer ces menaces », a déclaré la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss sur Sky News.

Faute de solution « dans les 48 heures », elle a réitéré la volonté britannique de recours juridique prévu dans le cadre de l'accord commercial post-Brexit pour demander des « mesures compensatoires ».

Londres a prévenu s'apprêter à renforcer également les contrôles des bateaux de pêche européens.

En vertu de l'accord de Brexit, les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir.

Pris dans cette dispute entre les deux pays, Ian Gorst, ministre des Relations extérieures de l'île anglo-normande de Jersey, a appelé sur Sky News à « arrêter toutes ces bêtises et s'occuper des problèmes techniques » permettant de délivrer les licences de pêche.

Avant même l'expiration de l'ultimatum, les autorités françaises ont dérouté la semaine dernière vers le Havre (nord-ouest) un chalutier britannique suspecté d'avoir pêché plus de deux tonnes de coquilles Saint-Jacques sans licence. Il était toujours à quai lundi.

Contacté par l'AFP au Royaume-Uni, Andrew Brown, porte-parole de l'entreprise MacDuff Shellfish basée à Mintlaw, dans le nord de l'Ecosse, a indiqué qu'une audience était prévue mardi ou mercredi « lorsque les termes et conditions entourant la libération du navire seront déterminés », en attendant le procès du capitaine prévu en août.

« L'équipage garde le moral et nous sommes en contact permanent avec le bateau » a-t-il ajouté.

Tensions en Irlande du Nord

Ce dossier envenime encore les relations entre Paris et Londres, alors que persiste un autre sujet de tensions post-Brexit autour de l'Irlande du Nord.

Londres exige la renégociation des mesures douanières spécifiques à la province britannique mais les négociations, qui reprennent cette semaine à Bruxelles, restent dans l'impasse.

Dans le quotidien The Telegraph, le vice-président de la Commission européenne, Maros Sefcovic s'est dit « de plus en plus inquiet que le gouvernement britannique s'engage sur la voie de la confrontation ».

Destiné à la fois à protéger le marché européen et à empêcher le rétablissement d'une frontière physique sur l'île d'Irlande qui risquerait de fragiliser la paix, le protocole nord-irlandais maintient de fait l'Irlande du Nord dans l'union douanière et le marché unique européens.

Mais il est dénoncé par Londres et les unionistes nord-irlandais, attachés au maintien de l'Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni. Ils l'accusent de perturber les échanges entre la province et la Grande-Bretagne, séparées par la mer.

Le secrétaire d'État britannique chargé du Brexit, David Frost, a estimé que l'Union européenne s'est montrée « sans égard envers les énormes sensibilités politiques, économiques et identitaires » en Irlande du Nord.

Lundi matin, un bus a été attaqué et incendié par deux hommes masqués dans un quartier unioniste de Newtonards, ville à l'est de Belfast.

Les deux attaquants ont « dit quelque chose à propos du protocole » et menacé le conducteur avec une arme avant de répandre un liquide inflammable dans le bus et d'y mettre feu, a rapporté la ministre nord-irlandaise chargée des infrastructures Nichola Mallon à la BBC.

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