Les lycées agricoles ont aussi leur concours général

Antoine de Cauna, chapeau de cow-boy sur la tête, présente le veau Lucky-Luke dans un stand au thème western. Ce projet, lui et cinq autres élèves du lycée agricole de Dax (sud-ouest) y travaillent depuis octobre, « sur notre temps libre, en plus des cours. C'est un défi qui prend du temps, de l'investissement », explique-t-il à l'AFP. Tenir le stand, « ça permet de rencontrer des professionnels de toute la filière et puis d'autres lycées dans une bonne ambiance », ajoute-t-il. « C'est une expérience à vivre. C'est pas pareil que juste visiter le salon », explique pour sa part Justine Rigaulie du lycée La Faye dans le Limousin.

Avant le salon, il a fallu aux candidats des 48 établissements en lice tenir un blog racontant leur préparation aux épreuves qui les attendent : ils doivent montrer qu'ils savent manipuler « sans danger» une vache de 500 kg et qu'ils peuvent s'occuper d'elle et de son veau durant la durée du salon. Pendant plusieurs mois, les élèves ont dû dresser la vache qu'ils accompagnent et qui doit tenir une semaine à la lumière des spots, dans le bruit et la chaleur.

La radio pour habituer les vaches au bruit

« On l'a dressée avec des cols et en lui mettant la radio pour l'habituer au brouhaha », raconte Baduel Lancelot devant une vache Salers pleine, que présente le lycée George Pompidou d'Aurillac. Sans cela, le risque c'est que l'animal « pète les plombs », raconte-t-il à l'AFP. En ce qui concerne la vache venue du Limousin, « on l'a promenée (au préalable, NDLR) dans l'enceinte du lycée », raconte Marie-Claude Vitry. C'est un projet de coaching « très enrichissant » car « on n'a pas le même rapport avec les étudiants », explique Eric Guillaume, professeur de zootechnie au Lycée de Challuy dans la Nièvre qui a supervisé le dressage de Draisine, une belle charolaise. Le professeur les a aidés à trouver des sponsors, « le nerf de la guerre », et a assuré toute la logistique pour venir à Paris, après « on doit être en retrait », dit-il.

Les lycéens sont auprès des bêtes, dès le petit matin pour faire la traite des laitières, changer le foin, sortir le veau pour les races à viande. « Tous les matins, on la lave à l'eau froide, ça lui fait du bien », raconte Baduel à propos d'Irène, la Salers. Et les commissaires veillent à ce que tout se passe bien. « Hier soir, il y a eu un peu de bazar au moment de la traite car les élèves n'ont pas suivi le sens de circulation » imposé, raconte François Desrues, commissaire du Trophée national des lycées agricoles. Celui-ci compte y mettre bon ordre « pour des raisons de sécurité ». Le commissaire tempère toutefois : « c'est une année où ils prennent vraiment les choses à coeur. Quand on passe dans les allées, c'est super, convivial ».

Car les élèves sont là aussi pour rencontrer le grand public, qui vient en masse Porte de Versailles. Ils font goûter les fromages de la région, animent des jeux pour les enfants ou font voter le futur nom du veau que leur vache va avoir dans deux mois. « Il y en a qui ne savent pas différencier une vache d'un taureau », s'étonne Clément Castanier du lycée d'Aurillac. « Il faut expliquer que le lait ne sort pas d'une brique », renchérit Baduel. « On fait un quiz pour faire deviner la race de la vache et ce qu'elle mange. Ce sont des questions simples, mais pas pour tout le monde », remarque Arnaud Morand du Lycée de Challuy. « On ne pensait pas que les visiteurs allaient nous poser autant de questions », raconte son camarade Benoît Blond, qui remarque qu'ils « reçoivent beaucoup d'encouragements, c'est assez sympathique ».

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