Actuellement, la dessiccation chimique de la luzerne cultivée pour la production de semences utilise du Reglone 2 (diquat). « Sa réévaluation au niveau européen est en cours, prévient Manon Gillier, conseillère agronomie à la Chambre d'agriculture de Maine-et-Loire, avec une décision finale de maintien ou de retrait attendue fin 2015. Produit non substituable, utilisé en grandes cultures et sur de nombreuses espèces porte graines, il fait l’objet d'une demande de soutien de la part de la profession. »
L’andainage remis au goût du jour
« Comme alternative, l’andainage est la seule technique envisageable pour le moment. Anciennement pratiquée, elle est remise au goût du jour avec des machines spécifiques, souvent importées et coûteuses. » Une démonstration a eu lieu en septembre à Saint-Martin-de-Sanzay dans les Deux-Sèvres, chez des agriculteurs multiplicateurs et entrepreneurs équipés de deux andaineuses de marque Shelbourne, à l'initiative de la Chambre d'agriculture et de la Fnams. « Elle a montré l’absence d’égrenage après la fauche et au moment de la reprise à la moissonneuse, rapporte la conseillère. Des contrôles réalisés par la Fnams par aspiration de placettes sous les andains ont permis de quantifier les pertes, insignifiantes en bonnes conditions. »
« Aujourd’hui, avec un défoliant, le traitement est conseillé à partir de 80-85 % de gousses brunes ou noires. Avec l’andainage, le stade est assez proche, voire légèrement plus précoce. L’opération s’effectue de nuit ou le matin pour éviter l’égrenage. La baisse de la teneur en eau des pailles est plus rapide au départ mais les reprises d’andains à la moissonneuse se font quand même dans un délai de 7 à 8 jours dans la région. Et si les andains supportent un passage pluvieux, on peut craindre, comme en culture défoliée, l’excès de pluviométrie prolongée. »
Peu d’écart de temps de travail, ni de coût
« L’andainage se fait à une vitesse de 2 à 3 ha/h. Christian Etourneau, spécialiste mécanisation à la Fnams, admet que la technique prend plus de temps au champ qu'un passage de pulvérisateur, mais il ne faut pas oublier le temps passé à la préparation et au nettoyage du pulvé. L’écart entre les deux est finalement faible ». Au niveau du tarif, celui pratiqué par les entrepreneurs s'approche du coût d’un défoliage chimique.