« Une édition internationale et innovante, tournée vers l’avenir ». Le bilan de l’édition 2022 du Sima prend aujourd’hui des allures de prophétie ratée. Car l’avenir du salon, vitrine du machinisme dans l’Hexagone, s'assombrit : il est purement et simplement annulé et reporté, sans dates précises, à 2026 ! La nouvelle a été annoncée ce vendredi 2 février par les organisateurs. Le Sima devait se tenir du 24 au 27 novembre dans les pavillons de Paris Nord Villepinte. 1000 exposants étaient annoncés.
« Ces jours-ci, nos agriculteurs en France et en Europe ont fait part de leur exaspération. Leurs revendications sont légitimes face à des décisions politiques souvent incohérentes : sur la réglementation, les trajectoires difficiles et compliquées pour respecter les exigences environnementales à venir et la rentabilité de nos exploitations agricoles. Face à ce contexte et au désistement d’acteurs majeurs du machinisme agricole, les actionnaires d’Exposima ont décidé d’annuler le Sima 2024 », explique le syndicat Axema.
« La France, premier producteur agricole en Europe, et premier marché de l’agroéquipement, reconnu dans le monde entier mérite un grand salon international de l’agroéquipement. Aussi l’édition de 2026 fera appel à de nouveaux partenaires de la filière, afin de valoriser l’innovation et les techniques agricoles qui font la force de notre agriculture. Le Sima 2026 sera le portevoix de l’agroéquipement et des agriculteurs auprès des pouvoirs publics », annonce dans le même temps le syndicat.
Une édition 2022 déjà compliquée
L’édition 2022 avait été marquée par un net recul de 33% de la fréquentation, avec seulement 153 000 visiteurs. Trop cher, organisé alors que les agriculteurs étaient encore au champ, absence de constructeurs de renom… Cette édition, celle du centenaire, avait essuyé de nombreuses critiques. Le Sima souffre aussi de la montée en puissance de l’Eima à Bologne et du leadership incontesté d’Agritechnica, qui a attiré près d’un demi-million de visiteurs à l’automne 2023.
Face à ces menaces, les organisateurs, le syndicat Axema et Comexposium avaient promis de réagir. « Le Sima se réinvente, écoute ses clients et va faire sa transition, parce que le monde de l’agriculture change. Nous sommes le premier marché d’agroéquipement en Europe, le 3e en termes de production. Il est important que le Sima rayonne et soit à la hauteur de sa réputation », déclarait cet automne Laurent de Buyer, le directeur général d’Axema. Ce sera donc pour 2026.
