Ne plus « lutter contre » mais « se protéger de »

Les maladies foliaires sont mieux maîtrisées en conduite intégrée. (©Terre-net Média)
Les maladies foliaires sont mieux maîtrisées en conduite intégrée. (©Terre-net Média)

Epis de blé.
Les maladies foliaires sont mieux maîtrisées en conduite intégrée. (©Terre-net Média)

L’agriculture intégrée est une des voies vers l’agro-écologie. Dix ans d’essais menés par les Chambres d’agriculture des Pays de Loire sur la conduite intégrée du blé montrent que « dans un contexte mouvant (volatilité des prix, changement climatique, raréfaction des ressources…), la quête d’une productivité maximale ne s’accompagne pas systématiquement d’une rentabilité optimum. En revanche, une conduite du blé avec une consommation raisonnée des intrants est rentable sur la durée. »

L’agriculture intégrée tend à réduire l’utilisation d’intrants exogènes et à gérer au mieux les ressources biologiques pour utiliser les régulations naturelles. La conduite intégrée consiste donc à opter pour des moyens agronomiques préventifs permettant de rendre la culture plus robuste face aux bioagresseurs. La définition d’un potentiel de rendement réaliste, et atteignable 4 années sur 5, caractérise également cette conduite. « On joue sur le système de culture lui-même afin de réduire les risques parasitaires en tenant compte compte du risque parcellaire et du contexte agropédoclimatique. » Il devient alors possible par exemple :

  • de diminuer la dose totale d’azote d’environ 30 unités/ha et de décaler l’apport tallage à la fin de cycle, en post-épiaison par exemple
  • de supprimer le régulateur de croissance
  • d’alléger, voire supprimer certaines années, la protection fongicide
  • de se passer des insecticides, notamment à l’automne en décalant la date de semis.

Conduite intégrée du blé
La conduite intégrée du blé : combiner leviers agronomiques et observation des cultures (©CA Pays de la Loire)

« Les maladies foliaires sont mieux maîtrisées en conduite intégrée. » C’est le fruit de la combinaison entre diminution de la biomasse produite (densité de semis, fertilisation azotée), choix de variétés tolérantes aux maladies et pilotage de la protection fongicide (seuil de risque, climat, dose et stade d’intervention).

MOINS DE PRESSION DES MALADIES

La performance environnementale est confirmée par l’Indice de fréquence des traitements (Ift). Sur les 10 années d’essais, l’Ift hors herbicide (Ift HH : fongicides, régulateurs de croissance et insecticides) est réduit en moyenne de 38 % en conduite intégrée par rapport à la conduite classique. 5 années sur 10, il est réduit de plus de 45 %.

Quant au résultat global, en moyenne sur 10 ans, la conduite classique a l’avantage du rendement avec + 6 q/ha en moyenne. Cependant, au niveau économique, les charges après intégration du coût des interventions (passage pulvérisateur et épandeur à engrais) atteignent en moyenne 363 €/ha en conduite classique et 250 €/ha en conduite intégrée, soit une économie de 113 €/ha. Et au niveau de la marge, après déduction des coûts de passage, la conduite intégrée est plus rentable que la conduite classique avec en moyenne, un gain de 18 €/ha/an.

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