« Arrêtez de nous pomper » ou « Qui sème la misère récolte la colère », pouvait-on lire sur les tracteurs et camions déversant paille, fumier et pneus devant ce dépôt pétrolier, situé à Lespinasse à une dizaine de kilomètres au nord de Toulouse.
?? Pour protester contre la hausse du prix du pétrole, une cinquantaine d'agriculteurs bloque ce jeudi matin la seule raffinerie de Haute-Garonne à #Lespinasse. Les jeunes agriculteurs ont déposé de la paille, du fumier et des pneus devant le dépôt pétrolier. pic.twitter.com/rWM7kQp5L9
— viàOccitanie (@viaOccitanieTV) February 17, 2022
L'opération, menée par les Jeunes agriculteurs (JA) de Haute-Garonne, « est un cri d'alerte », a indiqué à l'AFP Nicolas Ates, secrétaire général du syndicat, soulignant que les agriculteurs du département « ne s'en sortent plus ».
« Le GNR est passé de 80 centimes TTC en mars 2021 à 1,15 euro aujourd'hu : ça implique peut-être, demain, la fin des exploitations haut-garonnaises, parce qu'on est un des derniers départements de France en termes de revenus agricoles », dit-il.
Consommant plusieurs milliers de litres de GNR par an, selon la taille de l'exploitation, les agriculteurs peinent à faire face aux hausses successives du baril de pétrole, qui avoisine la barre des 90 euros.
« Mais tout le reste augmente aussi : les pneumatiques, la ferraille, les engrais azotés. On ne s'en sort plus, et si ça continue, bientôt il n'y aura plus d'exploitations en Haute-Garonne », déplore ce producteur d'ail et d'échalotes.
Si les agriculteurs tiraient davantage de revenus de leurs exploitations, « ils pourraient les diversifier et les rajeunir. Et ainsi créer des outils de transformation leur permettant d'alimenter la ville de Toulouse », avance Nicolas Ates.