![]() La home page du site http://www.airinov.fr/. (© Airinov) |
L’offre de solutions pour moduler sa fertilisation s’agrandit avec l’arrivée d’un nouvel acteur sur le marché, Airinov. Cette start-up propose aujourd’hui aux semenciers, coopératives ou organisations agricoles diverses, de réaliser un suivi de l’évolution de la biomasse des cultures à l’aide d’un drone équipé de différents capteurs. Sur la campagne 2013, Airinov a réalisé des cartes de modulation pour le compte d’une coopérative de l’ouest regroupant 300 exploitations agricoles sur environ 2.000 ha de colza.
![]() Les drones ressemblent à une aile delta. Actuellement, trois drones tournent sur le nord de la France. (© Airinov) |
Pour réaliser les différentes photographies et mesures qui permettront d’établir les cartes de modulation, les drones de la société Airinov sont munis de capteurs et d'une caméra ventrale. Sur une parcelle, chaque pied de colza par exemple est photographié sous sept angles différents, du fait des allers et retours de l’engin au-dessus de la parcelle étudiée.
Plus précis que Farmstar
« Les cartes que nous pouvons produire sont encore plus précises que celles obtenues avec un système comme Farmstar, explique Romain Faroux, directeur commercial d’Airinov. Toute la parcelle est captée avec une précision de 5 cm ». Comme ceux utilisés à des fins militaires, le drone réalise ses mesures de manière automatique grâce à un guidage Gps. Il survole les parcelles à une altitude de 150 m environ pour une vitesse de 70 km/h.
![]() Voici une carte qui reflète la présence de biomasse sur le colza, d'une parcelle lambda. (© Airinov) |
Le drône réalise une observation de la biomasse des cultures. Il doit effectuer deux survols sur la parcelle afin d’établir deux cartes de biomasse "entrée" et "sortie" hiver (avant février) pour définir les doses d'azote à apporter.
Deux données sont récupérées en sortie des capteurs de l’appareil : la densité foliaire et le taux de chlorophylle. Ensuite, Airinov s’appuie sur un modèle de données développé par l’Inra d’Avignon (pionnier en télédétection) et sur les données du Cetiom concernant l’absorption d’azote pour réaliser les différentes cartes de modulation. « Le conseil azote sur colza est basé, selon la climatologie hiver, soit sur l'observation de la plus forte biomasse, soit sur la différence entre les biomasses entrée hiver et sortie hiver. Il permet de répartir et d'actualiser le plan de fumure prévisionnel selon les évolutions de la biomasse. Il correspond à la méthode des pesées mais prend en compte l’équivalent d’un prélèvement à chaque mètre carré », explique Romain Faroux.
Trois manières de moduler au champ en fonction de son niveau d'équipement
Une fois les données traitées, elles sont ensuite transmises aux agriculteurs sous forme de carte de préconisation. En fonction de leur niveau d’équipement matériel, il peut utiliser les cartes sous trois formes : une simple préconisation moyenne à la parcelle, une moyenne principale des grandes zones de besoin et/ou la carte complète de modulation automatique.
A l’agriculteur ensuite d'adapter ces préconisations en fonction de ses connaissances de la parcelle (historique, potentiel, etc). Comme en témoigne Thomas Hubert, agriculteur dans la Somme, qui module le troisième apport avec Farmstar.
![]() Carte type de préconisation d'apports en engrais azotés sur une parcelle plutôt homogène. La forme de conseil correspond à une moyenne principale des grandes zones de besoin. (© Airinov) |
Actuellement, Airinov commercialise sa solution uniquement pour le colza. Elle est en cours « d’étalonnage » pour le blé et la société espère pouvoir proposer une offre pour la prochaine campagne.
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