
Des informations récentes font état de la détection, parmi un grand nombre d'isolats testés, de trois cas de résistance spécifique aux Sdhi :
- deux souches de Pyrenophora teres (helminthosporiose) collectées sur orge dans le nord de l'Allemagne en parcelles de production. Ce phénotype présente des facteurs de résistance modérés aux Sdhi ;
- une souche de Mycosphaerella graminicola (septoriose) collectée sur blé dans une parcelle d’essai du nord de la France. Ce phénotype présente également des facteurs de résistance modérés aux Sdhi. Tous les autres isolats testés, représentant la grande majorité de l’échantillonnage testé, se sont avérés sensibles aux Sdhi.
Compte tenu de la fréquence et des facteurs de résistance observés à ce stade, il n’y a pas lieu de craindre pour l'instant pour l'efficacité des Sdhi. Les recommandations relatives à l'utilisation des Sdhi formulées dans la note commune 2013 restent inchangées.
Etat des lieux des résistances et recommandations :
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Source : note commune Arvalis/Inra/Anses - Résistances aux fongicides Céréales à pailles/janvier 2013.- Préférer des variétés peu sensibles aux maladies et éviter d’utiliser des variétés de blé ou d’orge sensibles sur toute l’exploitation ;
- Diversifier les variétés à l’échelle de l’exploitation, de la microrégion et d’une année sur l’autre pour favoriser la durabilité des résistances génétiques ;
- Privilégier les pratiques culturales permettant de réduire le risque parasitaire, notamment en limitant l’inoculum primaire (ex. rotation, labour, date de semis, gestion des repousses de céréales notamment dans l’interculture…) ou la progression de la maladie (densité, azote) ;
- Ne traiter que si nécessaire, en fonction du climat, des conditions de culture, des modèles et des observations ;
- Raisonner le positionnement des interventions en fonction du développement des maladies grâce à des méthodes fiables d’observation et/ou de prévision du développement de l’épidémie ;
- Limiter le nombre d’applications chaque saison avec des matières actives de la même famille (caractérisées généralement par une résistance croisée positive). De même, dans le cas où une même matière active peut être utilisée en traitement de l’épi et en traitement des semences, éviter si possible de cumuler deux traitements avec la même molécule ;
- Diversifier les modes d’action en alternant ou en associant les molécules dans les programmes de traitements, pour minimiser le risque de développement de résistance ;
- Recourir lorsque cela est possible et utile aux fongicides multisites, moins susceptibles de sélectionner des populations résistantes, en particulier sur septoriose ;
- Il est préférable de limiter l’utilisation des Sdhi et des QoI, à une seule application par saison ;
- Pour les Idm, vis-à-vis des maladies des céréales, les substances actives les plus efficaces peuvent être utilisées même en situation de résistance. Eviter de recourir à la même molécule, plus d’une fois par saison. Par ailleurs, leurs performances seront améliorées en association avec des molécules ayant d’autres modes d’action, voire, dans le cas de mélanges, entre certains Idm complémentaires.
NB : La présente note ne prend pas en compte la question des Sdhi en traitement de semence. Pour ceux qui sont autorisés à l’heure actuelle, ils sont en effet sans activité revendiquée sur les maladies foliaires considérées et donc peu susceptibles d’exercer une quelconque pression de sélection. En revanche dès que des solutions en traitement des semences, actives sur les maladies foliaires, seront disponibles, il conviendra de prendre pleinement en compte ce type de traitement dans la gestion du risque de résistance. Enfin, dans les deux cas, il convient de raisonner la gestion de la résistance des maladies de la semence, charbon nu et Microdochium en particulier
Annexe : Classification abrégée des fongicides.