La diversification des cultures sur les exploitations sera une des trois mesures à respecter pour percevoir le paiement vert à partir de 2015. Mais si elle est appliquée à la lettre dans le sud-ouest de la France, elle met en danger de nombreuses exploitations de dimension familiale, selon l’Agpm et Orama (1), puisque les cultures de maïs doux, de semences et de grains destinés à l’alimentation animale sont assimilées à de la monoculture. Or aucune autre production n’est en mesure de dégager des revenus suffisants pour maintenir ces exploitations viables et qui sont par ailleurs très liées à un secteur aval dynamique (conserverie, filière foie gras entre autres).
Aussi, pour rendre supportable une réforme de la Pac qui sera mise en œuvre après une année 2013/2014 très difficile avec des revenus proches de zéro dans certains cas de figure (en cause, les baisses concomitantes des rendements et des prix et hausse des charges), l’Agpb souhaite que la pratique du mulching soit reconnue comme une alternative à la diversification pour toucher les paiements verts. Autrement dit, que le mulching soit équivalent, d’un point de vue agronomique, à la diversification des cultures.
Et l’Agpb compte même sur les services du ministère de l’Agriculture, résultats d’expériences réalisées par Arvalis-Institut du végétal à l’appui, pour défendre cette demande de reconnaissance auprès de la Commission de l’Agriculture.
La pratique du mulching accroît le taux de matière organique des sols et constitue un piège à nitrates pour les plantes. « Ne pas reconnaître cette équivalence agronomique, ce serait réduire davantage la marche des exploitations maïsicoles spécialisées et donc favoriser la course à l’agrandissement et parallèlement, affaiblir des filières », défend l’Agpm.