
Selon l’association générale des producteurs de maïs, dans bien des situations, la meilleure stratégie pour piéger les nitrates derrière une culture de maïs est de faire un mulching après la récolte. Cette pratique résout par ailleurs la question de la couverture des sols.
Le mulching permet de gérer les résidus de culture. L’opération consiste à broyer finement les cannes de maïs aussitôt après la récolte et à les incorporer superficiellement au moyen avec un outil de travail du sol adapté. Selon l’Agpm, « cette pratique doit se développer et se généraliser car elle est la plus adaptée après la récolte du maïs grain ».
DE L’HUMUS À VALORISER et DE L’AZOTE À CAPTER
Après la récolte du maïs grain, 8 à 10 t/ha de cannes retournent au sol. Elles contribuent au maintien de sa fertilité en restituant 1.600 à 2.000 kg de matière organique. Le broyage des résidus, pour en réduire la taille, et l’incorporation superficielle, qui favorise le contact avec la terre, accélèrent leur décomposition. Les résidus de récolte du maïs possèdent un rapport C/N (carbone/azote) élevé, voisin de 50. Cette propriété, rappelle l’association, favorise l’organisation microbienne de l’azote minéral associée à la décomposition des résidus. Les micro-organismes du sol (champignons et bactéries) consomment de l’azote minéral pour assurer leur besoin de croissance.
« Une décomposition rapide des résidus de culture améliore donc la fertilité organique du sol (humus) ainsi que la stabilité structurale. Cette activité diminue avec la baisse de la température du sol en hiver. C’est pourquoi il faut réaliser les opérations de mulching rapidement après la récolte. » Ainsi, l’enfouissement superficiel doit avoir lieu au moins trois semaines avant le labour d’hiver pour que la décomposition par les micro-organismes soit efficace.
Les expérimentations conduites par Arvalis - Institut du végétal montrent également que le mulching des résidus de culture de maïs permet d’organiser jusqu’à 30 kg d’azote minéral par hectare, une valeur comparable à l’activité d’un couvert végétal.
Bénéfices collatéraux vis-à-vis des bioagresseurs
Des essais réalisés sur sésamie montrent un impact très fort du broyage sur les populations d’insectes par destruction mécanique et du fait de l’exposition des larves au froid, et aux oiseaux. L’enfouissement superficiel accroît encore l’action sur le ravageur, notamment s’il affine les pivots de maïs et les laisse en surface (rotavator et surtout Sésamor). Ces résultats peuvent être extrapolés au moins partiellement sur pyrale, sachant toutefois que cet insecte n’est pas sensible au froid hivernal. L’Agpm conseille le broyage le plus fin et le plus bas possible des résidus, idéalement à l’aide d’un broyeur tracté à axe horizontal.
En plus des intérêts agronomiques, environnementaux et vis-à-vis des insectes foreurs, la pratique du mulching facilite le contrôle des maladies du feuillage et de l’épi. Le broyage suivi de l’enfouissement des résidus permet en effet de diminuer le taux de survie des spores. « En matière de lutte prophylactique, la technique ne garantit pas l’absence de maladies l’année suivante mais permet de diminuer le risque de façon significative. »